RDC-Elections 2023 : Quel est le scénario optimal d’un point de vue économique et social ? (Tribune de Jo M. Sekimonyo)

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Les électeurs n’ont aucune idée de la position des principaux candidats à la présidentielle sur des questions cruciales telles que leur approche de la résolution du conflit à l’Est, qu’elle soit envisagée de manière bilatérale, multilatérale ou interne.
En cas d’absence de majorité au Parlement, comment envisagent-ils la cohabitation ou la formation d’une coalition, et vers qui se voudrait-il que le parlement converge, voire vers un Premier ministre indépendant ?

Comment seront choisis les membres du Conseil économique et social, une institution d’une importance jusqu’ici sans pertinence ?

Quelles modifications sur la prochaine loi électorale ?

Quelle serait leur vision pour le rôle de la banque centrale ?

Quels critères utiliseront-ils pour sélectionner ses dirigeants ?

Son avis sur la dédollarisation ?

Qu’en est-il du contrôle du pouvoir central sur les provinces ?

Devrait-on retenir à la source une partie des revenus perçus par les provinces ?

Comment envisagent-ils la modernisation du système éducatif national ?

Prévoient-ils une augmentation du salaire minimum et, le cas échéant, de combien ?

Qu’en est-il du recensement ?

Qu’en dit-il du renouvellement du leadership de l’armée nationale ?

La RDC étant un pivot de multiples résolutions et confrontations mondiales, quelles sont leurs positions sur des événements internationaux tels que les résolutions de la COP28, le conflit en Ukraine, et la situation israélo-palestinienne ?

Comment envisagent-ils les relations avec des institutions telles que les BRICS, le FMI et la Banque mondiale ?

Mais surtout, comment prévoient-ils de financer leurs projets ?

Sans répondre à ces interrogations cruciales, le pays va, une fois de plus depuis son indépendance, de souffrir de solutions approximatives, voire de bricolages, dictées par un instinct primitif, le tribalisme.

Les somnambules La Cour constitutionnelle vient de rejeter les requêtes de Fayulu, Anzuluni et Mukwege concernant la légitimité du processus électoral.

En parcourant le calendrier électoral, il leur aurait été évident qu’il était absurde d’envisager une campagne seulement deux jours après la publication de la liste officielle.

Quel risque prenez-vous en misant sur le numéro qui sera imprimé sur les chapeaux et les t-shirts de la campagne électorale ?

Aujourd’hui, je peux dévoiler que cela aurait été la deuxième phase de mon combat après la décision du Conseil d’État, une étape où j’étais certain de l’emporter.

Il faut cependant noter qu’une fois de plus, leur plainte contre le processus électoral est centrée sur leurs intérêts personnels.

Ils ont tous refusé de se rallier à ma lutte contre des articles de la loi électorale qui vont contre la constitution et alimente l’injustice envers les plus démunis, la majorité des Congolais.

C’est un autre chapitre où ils ont démontré qu’ils ne sont que des acteurs politiques à la quête d’une sphère d’influence ou chantage politique plutôt que des hommes d’État.

Trompisme ou Trumpisme Il est difficile de déterminer qui entre les deux principaux candidats à la présidentielle, Tshisekedi et Katumbi, est le plus enclin à étirer la vérité, tel Pinocchio.

On s’interroge sur la compréhension par le président Tshisekedi de ce que signifie réellement l’augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs, alors qu’il promet de se concentrer sur cet aspect.

Personnellement, je m’inquiète sincèrement pour son état de santé mentale actuel.

Ses discours deviennent de plus en plus dénués de sens et dramatiques, empreints d’une dose croissante de folie au fil des jours.

D’autre part, Katumbi semble avoir incarné le « Fayulu » de 2023, capitalisant sur les sentiments anti-régime qui convergent vers lui, sans pour autant présenter d’arguments ou contenus matures.

Tout ce que nous entendons, ce sont des promesses de construction de stades et d’aéroports, au détriment des universités et des centres de recherche.

Ce lui aussi n’a aucune idée de la politique économique moderne.

Sachant que ces infrastructures ne seront pas construites par des Congolais, la question sur sa motivation se pose alors : pourquoi est-il si sûr de lui quant à la non-nécessité d’ajuster son salaire ?

Cela nous laisse soupçonner que Katumbi aurait déjà développé la capacité de mener un énorme hold-up tout en recevant de vifs applaudissements des personnes qu’il dépouille ; des projets de construction d’envergure. Heureusement pour la nation, Tshisekedi a dû apprendre les ruses de Matata Poyo tardivement.

Scénarios Le scénario que j’évite de méditer est celui où le processus de vote n’a pas lieu le 20 décembre 2023.

Cependant, admettons que cela se produise, peu importe à quel point cela sera chaotique et déroutant, nous pourrions nous retrouver dans une situation où Tshisekedi remporte la présidence et obtiendrait une majorité parlementaire.

Avec sa propension à la superficialité dans son casting et à l’improvisation sur la feuille de route, cela représenterait le pire scénario sur le plan économique et social.

L’éventualité d’un Katumbi ou d’un autre candidat remportant la présidence ayant une majorité parlementaire dès le début de son mandat est mathématiquement impossible, mais également dangereuse, sans autant être un énième cauchemar pour les Congolais.

Le scénario le plus favorable, qui en réalité demeure le moins affreux, est une instabilité politique.

Katumbi ou un autre candidat remporte la présidence tandis que l’union sacrée contrôle le Parlement.

En jonglant entre la cohabitation et la coalition, les dommages économiques et sociaux seraient moindres.

En un clin d’œil, nous nous retrouverons en 2028, des élections les plus cruciales pour les Congolais vivant en RDC.

La grande ratée Malgré les éloges et les fanfares autour de l’expertise de Kadima en matière électorale, les élections de 2023 pourraient bien être parmi les plus mal gérées, voire les plus chaotiques, organisées en RDC.

Les photos et les données s’effacent des cartes électorales, et les responsabilités sont remises en question, sans même aborder l’incertitude quant à la possibilité pour les gens de voter à l’échelle nationale le 20 décembre 2023.

Il y a quelque chose de plus crucial que cela, sur le plan de la politique économique nationale.

Il est primordial de considérer l’occasion ratée de stimuler l’entrepreneuriat congolais moderne usant plus d’un milliard de dollars alloué à la CENI.

Un concours aurait été lancé à l’attention des Congolais pour concevoir un système de vote.

Il existe également quelques entrepreneurs congolais qui assemblent des téléphones et ordinateurs portables et qui auraient été appuyer si l’on passait des commandes de matériel auprès d’eux.

Au lieu de cela, l’argent des contribuables a été utilisé pour renforcer les économies nord-coréenne et chinoise.

Enseignant-chercheur et conférencier en Politique économique

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