Avec la guerre d’agression injuste que subit la République démocratique du Congo (RDC) dans sa partie orientale, le Président Félix Tshisekedi a haussé le ton en annonçant une « riposte vigoureuse et coordonnée en cours » contre les agresseurs rwandais regroupés au sein de l’AFC/M23.
Cette adresse à la Nation, survenue dans la nuit du 29 janvier, a marqué un tournant en révélant une offensive imminente. Elle a également apaisé une population congolaise qui attendait impatiemment des directives claires du Chef de l’État face à cette guerre menée par la bande de Paul Kagame.
Pas plus tard qu’hier, lors du Conseil des ministres, le Commandant Suprême a plaidé pour une communication institutionnelle cohérente, responsable et stratégique en cette période de crise sécuritaire. De toute évidence, la récente sortie médiatique controversée de son ministre de la Défense, Guy Kabombo Mwadiamvita, un discours galvanisateur entaché d’accusations de plagiat semble avoir motivé cette décision. Mais cette initiative visant à mettre en place une cellule de communication de crise ne prépare-t-elle pas également le terrain pour l’instauration d’un nouveau gouvernement, capable de relever les défis majeurs auxquels le pays est confronté ? Les analystes s’interrogent.
En somme, un gouvernement de crise pourrait offrir une réponse structurée à la situation actuelle en RDC. Cependant, il nécessiterait non seulement une volonté politique forte au niveau local, mais aussi d’importants sacrifices pour réussir. L’idée d’un gouvernement composé d’experts semble une solution viable pour gérer cette situation complexe. Une équipe de mission qui pourrait se concentrer sur plusieurs axes prioritaires, notamment le renforcement de la sécurité nationale grâce à la mobilisation d’experts capables d’élaborer des stratégies efficaces contre les groupes armés qui sèment la terreur à Goma, sous le regard passif, voire complice de la communauté internationale.
Ce gouvernement de crise pourrait également jouer un rôle crucial dans la gestion de la crise humanitaire en coordonnant l’aide internationale et en répondant aux besoins urgents des populations déplacées. Cependant, son efficacité dépendrait aussi d’une réduction significative du train de vie des institutions publiques afin de rediriger les ressources vers le soutien des forces armées. D’ailleurs, dans son message à la Nation, Félix Tshisekedi avait souligné cette nécessité.
Oui, nous avons appris de nos erreurs passées : un gouvernement pléthorique de 54 membres comme aujourd’hui, n’a jamais été synonyme d’efficacité. Un gouvernement restreint, composé de patriotes compétents et dévoués, pourrait être tout aussi performant.
Par exemple, la proposition de former un nouveau gouvernement en République Démocratique du Congo composé de 26 membres, représentant chacune des provinces, viserait à répondre aux défis actuels, notamment la guerre d’agression à l’Est. Cette approche pourrait favoriser un équilibre géostratégique essentiel pour la cohésion nationale et la légitimité des institutions. En intégrant des représentants de toutes les provinces, ce gouvernement pourrait mieux refléter la diversité du pays et renforcer l’efficacité des décisions politiques. La centralisation des ministères, comme celui de l’Éducation nationale englobant l’enseignement primaire, secondaire, humanitaire, universitaire et la nouvelle citoyenneté, permettrait également de réduire les coûts administratifs tout en améliorant la coordination des politiques éducatives.
En rationalisant les ministères et en s’assurant que chaque province a une voix au sein du gouvernement, la RDC pourrait non seulement alléger ses dépenses, mais aussi optimiser l’allocation des ressources pour répondre aux besoins urgents de la population.
D’ici mars prochain, les rumeurs d’un remaniement ministériel résonnent dans les couloirs feutrés de la présidence. L’avenir nous dira si ce remaniement est inévitable ou non.