Nicolas Kazadi, c’est l’homme à abattre politiquement. C’est du moins ce que susurraient certains cercles politiques, où l’on voyait d’un mauvais œil les réformes rigoureuses mises en place par l’ancien argentier national.
La tempête médiatique déclenchée contre lui au sein de l’opinion publique fut une preuve supplémentaire de l’existence d’une cabale orchestrée pour faire taire ce digne héritier idéologique du « Sphinx ».
Pourtant, dès le début de la procédure, Nicolas Kazadi n’a cessé de clamer son innocence face à un système qui cherchait à en faire un bouc émissaire au profit d’intérêts prédateurs.
« Le détournement est une accusation lourde et qui ne doit pas être prise à la légère. Pourtant, c’est exactement ce qui a été fait contre moi, avec légèreté, par des services de l’État ayant utilisé la calomnie et des fake news pour me jeter en pâture. C’est à vous qu’il revient de qualifier le détournement des fonds, et moi, je me limite à vous apporter des éléments d’éclairage… », a-t-il déclaré devant la Cour .
Au moment de son acquittement par la justice congolaise, l’ancien ministre des Finances a exprimé sa satisfaction tout en soulignant la résilience du système judiciaire congolais, malgré ses nombreuses faiblesses :
« La justice est malade mais en vie », a-t-il lâché, laissant entendre que, malgré ses imperfections, elle finit toujours par faire émerger la vérité .
Homme d’État, Nicolas Kazadi considère désormais cette affaire comme appartenant au passé, même si elle a révélé certaines réalités sur la gouvernance en RDC.
Toutefois, le député national n’a cessé de dénoncer le rôle qu’a joué l’Inspection générale des finances (IGF) dans cette procédure, qu’il juge nuisible.
Le lundi 9 décembre 2024, comparaissant en tant que renseignant devant les juges de la Cour de cassation, l’ancien argentier national a mis en avant la technicité des procédures d’urgence et de surfacturation qui lui étaient reprochées. Il a ainsi présenté plusieurs exemples qui ont visiblement convaincu la Cour, au point d’éclairer sa religion sur le dossier .
La décision rendue ce lundi 24 février a définitivement tranché l’affaire. François Rubota, ancien ministre du Développement rural, a été condamné à trois ans de prison, non pas pour détournement des deniers publics, mais pour conflit d’intérêts. Ce verdict met ainsi un terme à un feuilleton judiciaire controversé et dissipe toute suspicion autour de Nicolas Kazadi .
Véritable homme d’État, Nicolas Kazadi s’est finalement extirpé d’une cabale montée dans l’unique but de l’enterrer politiquement. Heureusement, comme le disait Clelie Mathias, « on n’est jamais mort en politique ».
À la surprise générale, certaines indiscrétions laissent entendre que cette affaire pourrait rebattre les cartes au sein de la famille présidentielle.
Pour rappel, le projet des forages est né d’un contrat signé le 21 avril 2021, confié au consortium Stevers Construct – Sotrod Water. Il prévoyait l’installation de 1 000 forages dans autant de localités à travers la RDC, pour un montant total de 398 982 383,41 USD, soit 398 982 USD en moyenne par station.
Henry NGINDU, journaliste, Monsieur le Sapiteur.
