Ils étaient près d’une centaine de personnes de différentes obédiences politiques, religieuses et de diverses couches sociales à braver la pluie, ce vendredi 15 novembre 2024, pour participer à l’ouverture du grand séminaire de trois jours organisé par ecoforleaders à Kinshasa. Cette croisade scientifique qui a connecté près d’une dizaine de villes de la RDC, est axée sur les violences, la justice, le traumatisme et la colonisation mentale, et se poursuit jusqu’au dimanche 17 novembre.
Sœur Fidelia Mupungu, première intervenante, a développé son intervention sur le traumatisme et expériences traumatiques dans divers contextes. Dans le bain de son exposé, cette religieuse a commencé par présenter les différents types de traumatisme, ses causes et les conséquences qui en découlent. À l’en croire, le traumatisme perturbe, dérange et affecte même la santé morale, mentale, physique de la plupart des personnes.
Elle a cependant souligné que tout homme a une force naturelle qui aide à combattre le traumatisme. C’est la résilience.
«Naturellement, nous avons en nous une force qu’on appelle la résilience. Elle nous aide à lutter, à surmonter les adversités de la vie, les difficultés de la vie», a-t-elle indiqué.
Poursuivant, l’intervenante a souligné l’importance de la résistance face au traumatisme, sans quoi, le corps est exposé à plusieurs conséquences internes et externes. « Quand cette force manque, les conséquences sont nombreuses. Donc, faisons tout pour que cette force ne nous manque pas», a insisté la sœur Fidelia.
Parmi les conséquences, il y a l’angoisse, le trouble de comportement (extérieur ou intérieur), le stress, les blessures émotionnelles, les addictions ou les dépendances.
À son tour, le professeur Olivier Kahindo de l’ISTM/Kikwit, a souligné la nécessité pour les Congolais de retrouver leur dignité et de travailler à la résolution des multiples difficultés qui touchent la RDC. Il a mis en lumière les crises politiques, sociales et économiques auxquelles le pays est confronté, ainsi que les changements anticonstitutionnels de pouvoir qui menacent la stabilité du pays, et qui peuvent être la cause de traumatisme chez certains Congolais. Il a également souligné l’importance d’un renouveau mental des populations africaines et des dirigeants pour sortir l’Afrique du sous-développement.
Selon ce professeur d’université, il y a nécessité de former et de réformer le mental des Congolais pour instaurer un nouveau système de valeurs et dénoncer les comportements indignes qui affectent la dignité des individus. Enfin, il propose des pistes de solution, notamment la participation volontaire dans les équipes de prise en charge des malades traumatiques et le soutien à l’éducation comme moyen de lutter contre l’oppression et d’inculquer des valeurs positives aux générations futures.
Bien avant les interventions des panélistes, les participants de Kinshasa et ceux connectés à travers le pays via le zoom ont écouté ensemble les différentes interventions des membres du mouvement politique pour l’unité depuis la Colombie et la Rome.
Il s’est agi de l’intervention du président international de Mouvement Politique pour l’unité Harbi Bakeros et de celle du Stefano Ferracuti de l’Université La Sapienza de Rome.
Depuis la Colombie, M. Harbi Bakeros a encouragé tous les participants dans son intervention à continuer à travailler ensemble pour une politique de qualité, à être capables de travailler collectivement, à travailler dans une perspective plus large, en sachant que la politique a un rôle très important à jouer dans le développement de nos villes, de nos pays. Mais aussi la responsabilité de penser qu’avec la politique, nous pouvons contribuer à donner de l’espoir, a-t-il conseillé.
«Ne vous découragez pas, soyez sûrs de ce que vous faites aujourd’hui avec la formation et de ce que vous pourrez faire après, où que vous travailliez, c’est très important», a-t-il ajouté.
Pour sa part, le professeur Stefano Ferracuti de l’Université La Sapienza de Rome, a commencé par remercier les participants de Kinshasa et ceux en province ayant pris part à travers le zoom pour la disponibilité d’échanger sur un sujet aussi crucial que la possibilité de réparer les relations dans les moments de souffrance.
Dans son discours, le professeur Stefano a insisté sur la justice qui doit être mise en avant car, selon lui : « la capacité de se comprendre, la capacité de comprendre le point de vue de l’autre est une façon de dépasser la violence et une façon d’essayer de reconstruire un tissu social qui doit être maintenu intact malgré toutes les choses qui, comme nous le savons, produisent des réactions, des traumatismes et des souvenirs qui peuvent être difficiles».
Pour rappel, ce séminaire de trois jours rassemble les participants de Kinshasa, Kisangani en passant par Kikwit, Beni, Butembo ainsi que plusieurs autres villes de la RDC à travers le zoom.
Fidel Songo