Le rôle, la mission, les responsabilités, la contribution, et les conditions pour la participation des jeunes aux élections en République démocratique du Congo, étaient, en effet, les points phares au cœur des échanges qui ont réuni plusieurs dizaines de jeunes, ce samedi 30 septembre 2023 à Kinshasa, sous l’initiative de HABARI RDC. Une activité tenue avec l’appui technique et financier d’Internews et de l’ambassade de Suède à Kinshasa.
Maître Pacifique Nkuza, le premier à intervenir au cours de ce colloque a, d’emblée, brossé les différentes lois, nationales, régionales et internationales qui reconnaissent, d’une manière comme d’une autre, les droits qui reviennent exclusivement aux jeunes notamment, sur la question électorale.
« Nous avons évoqué dans le premier point le fondement de la participation des jeunes conformément au cadre légal du niveau international, niveau régional et national. En conclusion, nous avons passé en revu tous les textes, mais nous avons beaucoup insisté sur la résolution 1325 et la résolution 2250, où la question de la participation des jeunes aux élections se pose avec beaucoup d’acuité », a expliqué cet avocat, qui également reconnu, dans ce même élan, les privilèges que l’actuelle loi électorale congolaise prévoit pour jeunes. Tout en reconnaissant quelques limites, il estime que la loi électorale congolaise est ‘’généreuse’’ sur la participation des jeunes au processus électoral
Maître Pacifique a, par ailleurs, montré, en dehors de la loi électorale, d’autres limites qui font que les jeunes ne participent pas assez aux élections. Ici, il a reconnu que des mesures incitatives telles que contenues dans la l’article 13 de la loi électorale n’ont pas permis à assez de jeunes filles à aller plus loin pour déposer leurs candidatures.
A l’en croire, après la victoire sur l’adoption de la loi facilitant la participation des femmes au processus électoral à travers des candidatures au niveau des partis politiques, les prochains plaidoyers seront orientés dans le sens des réformes des quotas réservés exclusivement en faveur des jeunes.
Dégringolade !
Sinon, cet avocat de la cour note un tableau peu satisfaisant quant aux statistiques sur le taux de participation des jeunes aux différents processus électoraux connus en RDC depuis 2006. Il estime, à ce propos, qu’il nécessite plus de sensibilisation en vue de remonter la barre et ainsi impliquer tous les jeunes, filles et garçons, sans distinction aucune, afin de les pousser à comprendre, au mieux, l’importance des élections et aussi pour raffermir la démocratie en ce cycle 2023 qui est, d’après lui, un cycle de consolidation des acquis des précédents cycles électoraux.
Maître Pacifique reconnaît que les jeunes ont un grand rôle à jouer aux élections et ce, à tous les niveaux. Le premier niveau, c’est en tant qu’électeur. Le deuxième niveau, c’est en tant que candidat, troisième niveau en tant qu’administrateur électoral, quatrième niveau en tant qu’observateur, cinquième niveau en tant que témoin, sixième niveau en tant que journaliste et septième niveau en tant que sensibilisateur, « ainsi pour que les élections soient transparentes, démocratiques et inclusives ».
Mme Deborah Nyamungabo, la deuxième intervenante du jour, a axé son message sur la conscientisation des jeunes et les a invité, cette fois-ci, à s’approprier les différents rôles qu’ ils sont appelés à assumer pendant la période électorale.
« J’ai interpellé les jeunes sur leur participation sur des questions électorales et comment ils doivent se comporter, leur montrer le pouvoir qu’ils ont sur la question qui touche les élections en RDC, et les interpeller même sur le renforcement des capacités dont ils ont besoin en tant que candidats, électeurs ou observateurs. Ils doivent savoir leurs responsabilités, leurs rôles », a déclaré cette femme candidate.
Fidel Songo