Le Bureau de l’Assemblée nationale a convoqué les députés à une séance plénière stratégique prévue pour le mardi 20 mai à 13 heures, dans la salle des Congrès du Palais du Peuple. L’information a été confirmée ce jeudi par le rapporteur de la chambre basse, Jacques Djoli, à travers un communiqué officiel.
Trois points majeurs seront abordés au cours de cette session. D’abord, les élus devront adopter l’ordre du jour de la plénière. Ensuite, ils se prononceront sur un projet de loi visant à proroger une nouvelle fois l’état de siège en vigueur dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Enfin, l’Assemblée se penchera sur les rapports de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), incluant le rapport annuel et celui relatif au processus électoral.
État de siège : une mesure exceptionnelle devenue permanente
Mis en place le 6 mai 2021 par le président Félix Tshisekedi, l’état de siège devait être temporaire. Quatre ans plus tard, cette mesure exceptionnelle est toujours en vigueur, renouvelée systématiquement par le Parlement malgré des résultats sécuritaires peu convaincants. L’objectif initial éradiquer les groupes armés, notamment les ADF et autres milices locales semble loin d’être atteint. Les violences, les déplacements massifs de populations et l’instabilité continuent de miner la région de l’Est.
La persistance de ces troubles alimente une contestation croissante. Des voix s’élèvent au sein de la société civile, mais aussi dans les rangs politiques, pour réclamer un véritable audit de l’efficacité de ce régime d’exception.
Processus électoral : des résultats validés mais toujours contestés
Autre sujet sensible à l’ordre du jour : l’examen des rapports de la CENI, notamment celui portant sur les élections générales de décembre 2023. Ces scrutins, marqués par des retards, des incidents sécuritaires et des accusations de fraude, continuent de diviser la classe politique. Bien que la Cour constitutionnelle ait confirmé la victoire de Félix Tshisekedi avec 73,47 % des suffrages, sur un taux de participation de 42,65 %, l’opposition refuse de reconnaître ces résultats et multiplie les actions de protestation.
Un rendez-vous décisif pour les institutions
À quelques mois de la rentrée parlementaire de septembre, cette plénière s’annonce comme un moment crucial pour la démocratie congolaise. Entre un état de siège de plus en plus contesté et un processus électoral toujours sous le feu des critiques, les députés seront appelés à faire preuve de responsabilité. Dans un contexte de forte polarisation politique, la session du 20 mai pourrait bien révéler l’ampleur des fractures institutionnelles et tester la capacité du Parlement à assumer pleinement son rôle de contrôle.
La Rédaction