Lutte contre le Paludisme : la RDC déterminée à réduire sa dépendance aux financements extérieurs à travers la mobilisation des ressources domestiques

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La République démocratique du Congo a réaffirmé, ce 25 avril à Kinshasa, son ambition d’éliminer le paludisme d’ici 2030. À l’occasion de la 18ᵉ Journée mondiale de lutte contre cette maladie, autorités, experts de la santé, partenaires internationaux et acteurs de la société civile se sont retrouvés à l’hôtel Béatrice pour tracer une nouvelle voie : celle d’une riposte financée par des ressources locales, portée par une dynamique nationale.

Miser sur ses propres forces

« Nous devons désormais compter sur nos propres forces », a lancé Romain Muboyayi, directeur de cabinet du ministre de la Santé, venu représenter ce dernier à la cérémonie.
Un appel clair à renforcer les financements domestiques, à l’heure où la dépendance aux aides extérieures reste un talon d’Achille pour la lutte contre le paludisme en RDC.

À travers un projet soutenu par l’organisation Impact Santé Afrique (ISA), trois provinces — Kinshasa, Tshopo et Haut-Katanga sont dans la phase de laboratoires pour tester cette approche. L’objectif : montrer qu’en mobilisant ses propres moyens, la RDC peut bâtir une riposte durable, adaptée à ses réalités locales.

Produire localement pour mieux prévenir

Parmi les initiatives annoncées figure la création prochaine d’une usine nationale de fabrication de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Un projet structurant, pensé pour garantir un accès constant aux outils de prévention et stimuler l’industrie locale.

« La lutte contre le paludisme n’est pas l’affaire du seul ministère de la Santé. Elle nous concerne tous : gouvernants, chercheurs, acteurs communautaires et partenaires internationaux », a rappelé Honoré N’Gandu (nom à confirmer), représentant du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), soulignant l’importance d’une mobilisation collective face à une maladie qui reste la première cause de mortalité en RDC.

L’alerte de l’OMS : innover pour ne pas reculer

Si les ambitions sont grandes, les défis le sont tout autant. Le délégué du représentant de l’OMS en RDC a brossé un tableau lucide de la situation : malgré les efforts, les résultats stagnent, freinés par l’émergence de résistances aux traitements et par l’impact du changement climatique sur la transmission du parasite.

Pour relever ces défis, il invite à « repenser » les stratégies de lutte, en misant sur l’innovation scientifique locale et en renforçant l’accès aux soins de proximité. « Chaque dollar investi dans la lutte contre le paludisme est un investissement pour l’avenir », a-t-il insisté, évoquant des gains économiques estimés à 143 milliards de dollars pour les pays endémiques d’ici 2030.

Des gestes concrets pour les plus vulnérables

La journée s’est conclue sur un geste fort : la remise symbolique de moustiquaires imprégnées aux femmes enceintes, particulièrement vulnérables au paludisme.
Les participants ont également pu découvrir, à travers plusieurs stands, les actions menées par les organisations engagées, notamment Impact Santé Afrique, qui plaide pour une meilleure appropriation nationale des efforts de lutte.

T-News

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