Le jeudi 24 avril dernier, le député national Tobie Kayumbi a déposé une proposition de loi visant à réviser en profondeur le code de la route congolais, régi par la loi n°78/022 du 30 août 1978. Ce texte, vieux de plus de quatre décennies, est jugé obsolète face aux réalités actuelles du pays, marquées par la croissance démographique, le développement des infrastructures et les évolutions technologiques.
Interrogé à l’issue du dépôt de cette proposition de loi, l’élu de Mbuji-Mayi a pointé les lacunes de la loi actuelle, qu’il estime être l’une des causes principales des embouteillages récurrents à Kinshasa et dans d’autres grandes villes du pays.
« Certains articles sont dépassés. Ils ne tiennent pas compte de l’évolution du parc automobile ni des nouvelles formes de circulation. Il est temps de les actualiser », a déclaré Tobie Kayumbi.
Il a notamment soulevé le décalage entre les infrastructures modernes telles que les sauts-de-mouton ou la rocade de Kinshasa et le comportement de nombreux conducteurs, dont certains n’auraient reçu aucune formation adéquate avant d’obtenir leur permis.
La proposition de loi vise à modifier au moins 70 articles du code actuel. Parmi les principales nouveautés figurent :
L’introduction de la signalisation gestuelle pour les motocyclistes et conducteurs de tricycles en cas de défaillance des feux de signalisation ;
Un durcissement des sanctions contre les infractions graves et comportements inciviques sur la route ;
Un contrôle plus strict de l’obtention du permis de conduire, désormais limité à une validité de cinq ans ;
L’intégration formelle de la Commission nationale de prévention routière (CNPR) comme acteur de régulation au sein du code de la route.
Pour le député, cette réforme est indispensable pour faire face à l’évolution rapide de la société congolaise.
« Il faut encadrer la délivrance des permis, imposer une formation systématique et assurer un suivi. Le cadre juridique actuel ne répond plus aux enjeux de sécurité et d’organisation du trafic », a-t-il insisté.
Notons que, la proposition de l’Honorable Tobie Kayumbi, si elle est adoptée, marquerait un tournant important dans la gestion de la circulation en RDC, un domaine longtemps laissé pour compte malgré son impact direct sur la vie quotidienne des citoyens.
Japhet Punzu