Dans une interview exclusive, Yannick Nsiesila, secrétaire général du parti politique ESSOR, membre de l’Union sacrée de la nation, revient sur l’actualité politique et sécuritaire en RDC. Il évoque les actions prévues par son parti pour 2025, l’implantation des fédérations, le soutien indéfectible au président Félix Tshisekedi face à la guerre dans l’Est, ainsi que la question de l’unité nationale. Réagissant aux critiques de l’ancien président Joseph Kabila, il dénonce une mémoire sélective et réaffirme l’engagement de son parti pour la souveraineté du Congo.
Ci-dessous, l’intégralité de l’interview
Journaliste : Monsieur le Secrétaire Général, bonjour !
SG Yannick Nsiesila : Bonjour, Monsieur le journaliste !
Journaliste : Merci d’avoir répondu à notre invitation. Monsieur Nsiesila, vous êtes le Secrétaire Général du parti ESSOR, un parti politique membre de l’Union Sacrée de la Nation, la famille politique du Président de la République. Alors, avant d’aller plus loin, dites-nous : comment se porte votre parti ?
SG Yannick Nsiesila : Merci beaucoup, Monsieur le journaliste, pour votre question. Le parti politique ESSOR de la République, sous la présidence de l’honorable Didier Mbuyi Mundela, se porte très bien. Tout marche comme prévu. Nous continuons notre travail pour renforcer notre présence à Kinshasa et dans toutes les provinces du pays.
Journaliste : L’année 2025 a commencé et nous entamons déjà le troisième mois. Quelles sont les innovations que vous avez prévues ? Quelles sont les nouvelles actions que votre parti compte entreprendre pour renforcer sa dynamique ?
SG Yannick Nsiesila : Merci beaucoup, Monsieur le journaliste. Dès notre accession au pouvoir, nous avons mis en place une base de données afin de recenser nos membres et d’avoir une vision claire de notre structure. Aujourd’hui, ce travail est achevé. Maintenant, en ce début du mois de mars, nous allons entamer l’implantation de nos fédérations locales. Nous avons procédé à un découpage administratif afin d’assurer une gestion plus efficace du parti. Une équipe de 20 personnes ne pouvait pas couvrir toute une région de manière efficiente, d’où la nécessité de cette réorganisation.
À partir de ce mois, nous allons donc débuter l’implantation officielle du parti dans chaque commune de Kinshasa et progressivement dans toutes les provinces du pays. C’est une étape clé dans notre plan d’action pour 2025, et nous comptons travailler sans relâche afin d’étendre notre influence à l’échelle nationale.
Journaliste : L’actualité oblige, parlons maintenant de la situation sécuritaire à l’Est du pays.
SG Yannick Nsiesila : ESSOR de la République soutient pleinement le Président de la République et, bien sûr, notre président de parti, l’honorable Didier Mbuyi Mundela. Nous sommes aux côtés du Chef de l’État dans toutes ses initiatives visant à rétablir la paix à l’Est du pays.
Lors de sa récente rencontre avec les députés nationaux et les sénateurs de l’Union Sacrée, le Président Félix Tshisekedi a clairement exprimé sa position : la guerre prendra fin soit par le dialogue, soit par la force. En tant que parti membre de l’Union Sacrée, nous appuyons sans réserve cette démarche.
Nous devons nous rappeler que ce conflit ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait plus de 30 ans que cette crise perdure. Le Président Félix Tshisekedi a hérité de cette situation et il fait tout son possible pour y mettre un terme. Nous ne devons pas rester indifférents pendant que nos compatriotes souffrent et meurent. Nous devons soutenir notre armée et toutes les actions du gouvernement visant à restaurer l’intégrité territoriale du pays. Comme l’a dit le Chef de l’État, cette guerre prendra fin, et nous allons la gagner.
Journaliste : Justement, en parlant de cette réunion entre le Chef de l’État et les élus de l’Union Sacrée, il s’est montré très indigné face à l’inaction de certains hauts cadres de sa plateforme politique. Il a exprimé son mécontentement quant au manque de soutien de certains dirigeants face à la menace qui pèse sur le pays. Qu’en pensez-vous ?
SG Yannick Nsiesila : C’est tout à fait normal. Le Chef de l’État a le droit d’exiger de ses collaborateurs un engagement total. Lorsqu’on est à la tête d’un pays et que l’on constate que certaines personnes censées nous soutenir restent passives, c’est légitime d’exprimer son mécontentement.
Cette situation révèle d’ailleurs qui sont les véritables alliés du Président et qui sont là uniquement par opportunisme. Soutenir le Chef de l’État ne se limite pas à des discours, cela passe par des actes concrets, des prises de position claires et un engagement sincère. Nous avons vu des personnalités comme l’Excellence Jean-Pierre Bemba prendre des initiatives fortes pour mobiliser la population et renforcer l’armée. De son côté, notre président, Didier Mbuyi Mundela, a également mené des actions similaires à Lukunga et ailleurs, en appelant la population à soutenir le Chef de l’État et à encourager l’adhésion à notre armée (FARDC) pour lutter contre les groupes armés comme le M23 et l’AFC.
Ceux qui restent silencieux en cette période critique envoient un mauvais signal. Cela laisse penser qu’ils ne soutiennent pas réellement le Chef de l’État.
Journaliste : Vous insinuez donc qu’il y aurait des infiltrés au sein de l’Union Sacrée ?
SG Yannick Nsiesila : Des infiltrés, il y en a toujours eu. Ce n’est pas une nouveauté. Depuis l’époque du Président Laurent-Désiré Kabila, notre pays est infiltré à différents niveaux. Nous devons être vigilants et éviter toute complaisance.
Nous sommes nés ici, nous avons grandi ici, et nos enfants grandiront ici. Le Congo est notre seul héritage. Nous devons l’aimer et le défendre. Personnellement, je ne peux pas imaginer être derrière un agenda étranger, encore moins soutenir des ennemis de notre pays.
Journaliste : Une question nous parvient en direct de nos téléspectateurs. L’ancien Président Joseph Kabila a récemment critiqué Félix Tshisekedi, le qualifiant de dictateur et utilisant des termes très durs à son encontre. Quelle est votre réaction ?
SG Yannick Nsiesila : Cela m’étonne énormément d’entendre de telles déclarations de la part de l’ancien Président.
Nous ne devons jamais oublier l’histoire. Pendant son règne, des militants ont été tués lors des manifestations pacifiques. Je pense à Rossy Mukendi, abattu à bout portant à Lemba, ou encore à notre sœur Thérèse Kapangala. J’ai moi-même participé aux marches organisées par l’Église catholique et j’ai vu comment les forces de l’ordre tiraient sur des civils sans défense.
Joseph Kabila n’a aucune leçon à donner en matière de démocratie et de gouvernance.
Journaliste : Nous arrivons à la fin de cet entretien. Avez-vous un message à adresser à la population et aux militants de votre parti ?
SG Yannick Nsiesila : Je lance un appel à tous les Congolais, en particulier aux membres et militants du parti ESSOR, à soutenir le Chef de l’État dans sa vision. Nous devons rester unis et solidaires.
Nous devons également encourager nos jeunes à rejoindre les FARDC pour défendre notre territoire. Notre pays ne sera jamais divisé, et ensemble, nous vaincrons.
Merci.
Propos recueillis par Fidel Songo