Accord RDC-Rwanda : Exodus Lukombo recadre Thomas Luhaka et qualifie sa lettre ouverte de « lecture rétrograde et déconnectée du contexte géopolitique actuel »

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Les réactions fusent de partout, après la lettre ouverte de l’ancien ministre Thomas Luhaka, adressée à la ministre des affaires étrangères à propos de l’Accord de paix signé à Washington entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda.. Parmi tant d’autres, il y a celle d’Exodus Lukombo, cadre du collectif des Communicateurs et défenseurs des institutions/ Udps-Tshisekedi.

Dans une déclaration transmise à notre rédaction ce lundi, Mme Exodus Lukombo ne cache pas sa consternation face aux propos de l’ancien ministre Thomas Luhaka, qu’elle qualifie de « lecture rétrograde et déconnectée du contexte géopolitique actuel ». Pour elle, critiquer l’Accord de Washington, c’est s’opposer à la paix et cautionner la poursuite de la guerre dans l’Est du pays.

«;Quand un juriste, censé maîtriser les subtilités du droit international, qualifie d’abandon ce qui est en réalité une stratégie de pacification, il y a lieu de s’interroger sur ses réelles motivations, » a-t-elle déclaré.

Une défense assumée de la diplomatie congolaise

Mme Exodus Lukombo rappelle que la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, évoquée par Thomas Luhaka, demeure en vigueur et n’est nullement annulée par l’Accord de Washington. Au contraire, poursuit-elle, l’Accord inscrit sa mise en œuvre dans une démarche pragmatique, visant une sortie progressive, encadrée et durable de la crise.

«La diplomatie, ce n’est pas crier dans le vide. C’est construire des compromis solides qui nous rapprochent de la paix. C’est ce que fait la Ministre d’État. Ce qu’elle a signé, c’est un mécanisme de désescalade progressif, pas une soumission comme le sous-entend Monsieur Thomas Luhaka, » souligne Mme Lukombo.

Elle précise par ailleurs que le couplage entre la neutralisation des FDLR et le retrait des troupes rwandaises est une exigence sécuritaire logique, tenant compte de la réalité sur le terrain. Ignorer cette articulation serait, selon elle, « un pari dangereux sur la stabilité de la région ».

Sur la question des FDLR : une mise au point

Sur l’un des points les plus controversés soulevés par Thomas Luhaka, à savoir la supposée « légitimation de la thèse rwandaise », Mme Lukombo répond sans ambiguïté :

« Il ne s’agit pas de valider les récits de Kigali. Il s’agit de démontrer par des mécanismes de vérification internationale que l’État congolais ne collabore avec aucun groupe armé, FDLR compris. C’est un geste de transparence, pas un aveu. L’honnêteté dans les négociations est une force, pas une faiblesse. »

Elle estime d’ailleurs que le refus systématique de reconnaître certaines vérités inconfortables a longtemps paralysé les efforts de paix. À ses yeux, l’Accord de Washington ouvre une fenêtre d’opportunité pour rompre ce cycle d’hostilité entretenu par les manipulations diplomatiques et les conflits d’ego politiques.

Pour Exodus Lukombo, « S’opposer à l’Accord de Washington, c’est s’opposer à la paix. Cet Accord, même imparfait, est un jalon. Et dans toute dynamique de sortie de crise, on avance par étapes. Ceux qui préfèrent l’immobilisme ou le chaos devraient avoir le courage de dire qu’ils ne veulent pas la paix mais la guerre. »

Sans citer directement d’autres personnalités politiques, elle fustige l’attitude de certains anciens dignitaires qui, selon elle, tentent de parasiter les avancées du pays en semant le doute dans l’opinion.

« Ceux qui critiquent aujourd’hui l’Accord de Washington, que nous proposent-ils concrètement ? Encore des résolutions sans application ? Encore des postures idéologiques ? La RDC a besoin de solutions, pas de sermons, » conclut-elle.

FS

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