Les violences envers les femmes, notamment les journalistes, sont-elles encore tolérées au XXIᵉ siècle ? Une scène choquante vient de secouer la ville de Kananga, au Kasaï Central, ce mardi 18 février, lorsqu’une journaliste et camerawoman a été agressée en pleine couverture médiatique. Cet incident prouve la persistance des violences contre les femmes, et plus particulièrement les professionnelles des médias.
Lors du séjour à Kananga du vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, Guy Muadiamvita, la journaliste Marlène Kanku, membre du média en ligne actu70.cd, a été brutalement attaquée par le commandant de sécurité du gouverneur Moïse Kambulu, alors qu’elle interrogeait ce dernier après une rencontre avec le VPM. Ce moment, censé être une simple suite d’échanges professionnels, a été marqué par un acte de violence inacceptable.
Pourquoi Moïse Kambulu reste-t-il silencieux face à cette agression ?
Le silence du gouverneur Moïse Kambulu face à l’agression de Marlène Kanku suscite de nombreuses interrogations. Tandis que cette journaliste subissait des violences en public, Kambulu, témoin de la scène, est resté de marbre, n’émettant aucune réaction. Comme un mauvais témoin, il a choisi de ne pas intervenir et a laissé l’agression se poursuivre, ignorant la douleur de la victime.
L’acte était-il prémédité ?
Le comportement du commandant de sécurité du gouverneur, Carlito, semble suggérer une intention délibérée d’humilier Marlène Kanku. En l’agressant, il a agi sous les ordres du gouverneur, transformant un moment professionnel en une scène d’humiliation gratuite. Ce genre de violence contre une journaliste est inacceptable et mérite une réponse judiciaire immédiate.
Le dépôt d’une plainte a été annoncé pour le 19 février, et Marlène Kanku a exprimé sa volonté de faire face à cette injustice :
« Ce que j’ai subi est une violence corporelle », a-t-elle déclaré.
Du côté de la presse locale, l’Association des journalistes pour l’émergence de la presse, membre de l’UNPC, a promis une déclaration pour dénoncer ce qu’ils appellent le musellement de la presse sous le régime de Kambulu. Le soutien à Marlène Kanku semble unanime, et ce drame appelle à une remise en question urgente des pratiques de gouvernance et du respect des droits des journalistes au Kasaï Central.
HENRY NGINDU, LE SAPITEUR