Plusieurs jeunes Kinois, filles et garçons, ont été mobilisés au cours d’une conférence organisée par Habari RDC sur l’engagement communautaire et la solidarité en vue de mettre fin à la violence faite à l’égard des femmes et des filles. Au cours de cette rencontre tenue dans les locaux du bâtiment administratif le 27 décembre dernier à Kinshasa, les intervenantes ont partagé leurs points de vue et leurs stratégies pour promouvoir l’égalité des sexes et la paix sociale en République Démocratique du Congo.
« Encourager l’engagement communautaire et la solidarité pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles », était le thème débattu. Dans un premier temps, Mme Antoinette, sociologue et activiste de la lutte contre les violences faites aux femmes, a dans son intervention expliqué l’importance fondamentale de la masculinité positive et de l’éducation comme moyens de contrer les inégalités de genre et de promouvoir des relations égalitaires entre les individus. En encourageant les jeunes à réfléchir sur les normes sociales et à adopter des comportements respectueux et empathiques envers leurs pairs, elle a souligné la nécessité d’une sensibilisation continue pour transformer les mentalités et construire une société plus juste et égalitaire.
« Nous voudrions que les hommes deviennent des hommes genrés. Mais pour le faire, on doit leur donner un contenu. C’est ça, les connaissances. Nous devons leur apprendre comment se comporter par rapport à ça. C’est ça, le savoir-être. Ils doivent arriver à pratiquer les éléments de ce contenu. C’est ça, le savoir-faire. Sinon, sans toutes ces connaissances, il vous sera difficile de pouvoir vous adapter, il vous sera difficile de pouvoir vous adapter, de pouvoir aller de l’avant par rapport à cette société. C’est pourquoi, au niveau des connaissances, nous parlons de l’être. On doit connaître l’être», a-t-elle expliqué.
Dans le cadre du genre, selon Mme Antoinette, l’on se réfère toujours à l’article 1 du charte des droits de l’homme, qui stipule que tous les êtres humains naissent libres et égaux, en dignité et en droit. « Donc, il n’y a personne qui dépasse l’autre. Maintenant, c’est dans la société, avec nos structurations, avec nos hiérarchisations, qu’il y a maintenant cette différenciation. Dans notre connaissance, nous devons connaître également les lois. Quelles sont les lois qui existent dans notre communauté ? Quelles sont les politiques qui existent ? Quels sont les règlements ? Quelles sont les us et coutumes de notre tribu ? Si je dois aller épouser une femme qui est d’une autre tribu, Je peux connaître ces us et ces coutumes», a insisté cette sociologue et activiste de la lutte contre les violences faites aux femmes.
De son côté, Mme Tina Mbuyi, militante des droits des femmes, deuxième à intervenir, s’est appesantie dans son intervention sur l’importance de l’autonomisation des femmes et de l’éducation comme vecteurs de changement dans la lutte contre les discriminations et les violences basées sur le genre. Plaidant pour une approche inclusive et intersectionnelle, elle a exposé les défis rencontrés par les femmes dans les zones rurales et isolées, où les inégalités persistent et où l’accès à l’information et aux droits est limité.
« Il y a plusieurs violences, mais pour les éradiquer, nous ne devons pas seulement condamner les autres, mais nous devons commencer par nous éduquer nous-mêmes. Et ensuite, quand nous allons nous éduquer, nous pourrons être à même de comprendre la souffrance de l’autre et essayer de corriger les inégalités pour qu’il y ait une société où il y a la paix, une paix durable et où il y a réellement le développement. Parce que sans la paix, il n’y aura aucun développement», a-t-elle déclaré.
Avant de finir, elle a appelé à une action concertée et étendue pour étendre les efforts de sensibilisation et de mobilisation à toutes les communautés, y compris les plus marginalisées.
Cette conférence-débat a suscité un motif de satisfaction de tous les participants qui n’ont pas tari d’éloges pour encenser les interventions des panélistes, jusqu’au point de réclamer, pour une large diffusion, la multiplication de ces gens d’initiative qui instruisent les jeunes partout en RDC, surtout dans les coins les plus reculés.
Fidel Songo