Au cours d’un pont de presse co-animé avec le Directeur Général d’Africa CDC, le Dr Jean Kaseya ce 20 août à l’INRB, le professeur Jean Jacques Muyembe a attiré l’attention des journalistes, les appelant à une bonne communication en faveur de la vaccination contre Mpox.
Bien avant, il a donné l’historique de ladite maladie, rappelant ce virus, connu aussi sous le nom de la variole du singe, a commencé en République démocratique du Congo-, avant d’indiquer qu’ils ont « pensé qu’elle allait s’éteindre d’elle même ».
Et d’ajouter: « Hélas, son évolution est foudroyante, le nombre de cas est en augmentation d’année en année et son épidémiologie a changé. Car, la Mpox n’est plus seulement une maladie se transmettant par contact avec les animaux atteints et les personnes malades. Sa transmission est devenue également sexuelle ».
Devant un parterre de journalistes de la plateforme des Médias spécialistes des situations d’urgence en santé humaine, animale et environnementale au sein de l’ACSA -Association des Communicateurs en Santé de l’Afrique- conduits par Marie-Claire Thérèse Fwelo, ancienne responsable de la Communication à l’OMS -Organisation Mondiale de la Santé-, le Directeur Général d’Africa CDC a, au sujet de la Mpox, mis un accent particulier sur le volet communication.
« Nous devons nous donner les moyens de mieux communiquer sur la Mpox, maladie qui peut être prévenue par une communication ciblée appropriée, par des mesures de prévention que les Congolais et les autres Africains peuvent prendre et par la lutte contre les rumeurs et l’infodémie », a indiqué le DG de CDC, Docteur Jean Seya.
Outre la gestion de l’incident Mpox en rapport avec la communication publique, les professionnels des médias s’étaient aussi intéressés sur les signes de la maladie, le mode de transmission, les moyens de prévention dont la vaccination, et la gestion de l’incident, les deux scientifiques ont fait une description claire de la réponse donnée par les équipes multidisciplinaires de la riposte (santé humaine, animale et environnementale) à la flambée de la Mpox.
Comme à l’époque de la COVID-19, les opposants à la vaccination préviennent qu’ils vont s’opposer au vaccin contre la Mpox.
Sur ce point, le Directeur Général d’Africa CDC, le Dr Jean Kaseya indique que « s’il y a encore des gens qui doutent de l’efficacité et de la nécessité du vaccin, nous mettons en avant le bénéfice évident de la vaccination. Je rappelle qu’en 2022, la Mpox était déclarée urgence sanitaire de portée internationale, puisqu’il y avait beaucoup de cas en Occident, particulièrement en Europe. Les occidentaux ont alors développé le vaccin et une communication efficace, les ont utilisés et réussi a casser l’épidémie, ils n’ont plus aucun cas chez eux. Malheureusement, ils n’ont pas donné le vaccin à l’Afrique. Si donc, à cette époque-là, l’Occident avait partagé le vaccin et les résultats des recherches avec l’Afrique, nous ne parlerions pas de Mpox comme nous en parlons chez-nous en Afrique aujourd’hui. Donc le message clé est que le vaccin anti Mpox est sûr, accompagné de la communication et autres mesures appropriées de soutien à l’action ».
Prenant la parole pour une énième fois, le professeur Jean Jacques Muyembe a martelé que « nous aurions pu éradiquer le Mpox chez nous au même moment que la variole, vu que leurs virus respectifs sont de la même famille. Mais la variole a été éradiquée seule, parce qu’elle n’avait pas de réservoir animal, contrairement à la Mpox qui s’est accrochée et s’est rependue parmi les humains. Donc, chaque fois qu’un épisode épidémique de Mpox chute, le virus est ramené de la brousse dans la cité par les gens qui vont s’aventurer en forêt, où ils entrent imprudemment en contact avec des animaux malades et attrapent la Mpox.
Cette maladie devenue endémique se transmet aussi désormais par voie sexuelle comme le VIH/Sida, et, du coup, les deux maladies zoonotiques ont en commun la même prévention de la transmission par voie sexuelle. Donc, le message est que les humains doivent utiliser le préservatif en situation de rapports sexuels occasionnels avec des inconnus, surtout lorsque le partenaire sexuel présente des boutons suspects sur son corps ».
La Rédaction