Partis en ordre dispersé pour la conquête du fauteuil présidentiel et pensant l’emporter chacun face au président sortant Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, les opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy et consorts sont désillusionnés. Avec au total 23,82 %, dont 18,08 % (3 258 538 voix) pour le premier, 5,33 % (960 478 voix) pour le deuxième, 0,22 % (39 728 voix) pour le troisième et 0,02 % (4 139 voix) pour le quatrième contre 73,34 % réalisés par le président sortant avec 13 215 366 voix sur 18 045 348 suffrages exprimés, ils ont été réduits à leur vraie grandeur sur l’échiquier politique national.
Confus et désespérés, ils pensent, faute de la preuve du contraire, recourir à la rue pour obtenir l’annulation des élections plutôt que de saisir la Cour constitutionnelle sous des prétextes fallacieux. C’est simplement la quête d’un baroud d’honneur.
Après la publication le 31 décembre dernier des résultats provisoires de la présidentielle 2023 par la CENI, la date limite pour le dépôt de recours en contentieux était fixée au 03 janvier 2024. Selon le délai légal, la Cour constitutionnelle va publier les résultats définitifs ce 11 janvier. Elle pourrait rendre son verdict un peu plus tôt au vu du nombre de recours en contentieux réceptionnés, soit deux au total. L’un émane du candidat de Théodore Ngoy Ilunga wa Nsenga, classé dernier avec 0,02 % (4 139 voix) et l’autre porte la signature d’un particulier pas connu du tout.
Les grosses pointures de l’opposition, à savoir Moïse Katumbi, deuxième avec 18,08 % (3 258 538 voix), Martin Fayulu, troisième avec 5,33 % (960 478 voix) et Denis Mukwege, cinquième avec 0,22 % (39 728 voix) ont choisi d’ignorer la Cour constitutionnelle prétextant sa proximité avec le président de la République sortant alors que le candidat N°3 (Moïse Katumbi), craignant en son temps d’être invalidé du fait de la controverse sur sa nationalité, avait sablé champagne pour être passé au travers des mailles de cette cour. Ils se tournent vers la rue et pensent, sur base de l’article 64 de la Constitution, mobiliser le peuple, pour obtenir l’annulation des élections compte tenu des irrégularités qui les ont émaillées.
Plébiscité dans le grand Katanga où il a réalisé son plus grand score, le président du TP Mazembe l’a annoncé dans une déclaration faite ce 03 janvier à partir de Lubumbashi. Il a appelé la population à se tenir debout pour des actions pacifiques, court-circuitant de la sorte un de ses bras droits en la personne de Christian Mwando qui s’est révélé belliqueux, contre la fraude électorale à grande échelle préparée par le pouvoir. S’étonnant gravement des messages de félicitations de quelques pays africains à l’endroit du président de la République sortant, il a convié les forces sociales et politiques à un sursaut citoyen en vue de faire bloc contre le pouvoir dans la perspective d’obtenir l’annulation des élections.
Avant lui, l’ancien président «élu» Martin Fayulu s’était livré au même exercice. Il avait réuni quelques personnalités, dont les délégués de certains candidats malheureux, pour s’engager à barrer la route au candidat N°20 et à obtenir du même fait l’annulation des élections. Cependant, son parti Ecide, sollicite une transition de 7 mois avec Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme président de la République. Théodore Ngoy est également sur la même lancée. Il en appelle au président réélu de rassembler la classe politique et promet de rejoindre la rue si jamais la Cour constitutionnelle rejetait son recours !
Aussi, le Dr Denis Mukwege, qui a jeté l’éponge en pleine campagne électorale, ne s’avoue pas vaincu. Alors que ses résultats, à savoir 0,22 % et 39 728 suffrages réalisés, attestent bien l’échec lamentable de sa conversion en politique, il s’associe aux autres frondeurs pour réclamer des nouvelles élections.
En dépit des récriminations sur les irrégularités qui ont émaillé le quadruple scrutin du 20 décembre 2023, les opposants ont été réduits à leur vraie grandeur sur l’échiquier politique national. Ensemble, Moïse Katumbi et consorts réalisent 23, 82 % contre 73,34 % pour Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’écart est tellement grand pour que les irrégularités remettent en cause les résultats ou changent l’ordre d’arrivée. Très critique vis-à-vis de la CENI et du pouvoir, les catholiques et les protestant se sont rendus à l’évidence dans leur rapport préliminaire, rejoignant ainsi la quasi-majorité d’autres MOE (Mission d’Observation Electorale), nationales comme étrangères.
Partis en ordre dispersé pour disputer le fauteuil présidentiel au candidat N°20 bénéficiant de la prime de président sortant, justifiant un bilan dans différents secteurs de la vie nationale et qui, à la limite, s’est vendu mieux que quiconque, les opposants ne pouvaient faire mieux. Ils sont victimes de leurs propres turpides. Au lieu de s’unir à priori pour maximiser leurs chances en se rangeant derrière un seul homme, ils retrouvent a posteriori un sursaut d’orgueil pour faire bloc afin de déboucher sur l’annulation de l’élection. Quelle absurdité ?
Cette démarche est vouée d’avance à l’échec. Elle relève de la quête d’un baroud d’honneur. Faute de la preuve du contraire, ils ont boycotté la Cour constitutionnelle. Quel peuple vont-ils jeter dans la rue alors qu’ils n’ont pu le mobiliser pour les urnes le 20 décembre 2023 ?