Société : en RDC, la violence domestique demeure un fléau permanent !

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Le monde entier clôture ce dimanche 10 décembre la campagne « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles » célébrée chaque année à partir du 25 novembre au 10 décembre. Une campagne internationale qui vise à prévenir et éliminer les violences liées au genre.

Dommage, en République démocratique du Congo, la violence domestique se porte merveilleusement bien. Les us et coutumes sont généralement à la base de ce fléau qui gangrène les congolaises et congolais. Le manque d’une communication intense laisse la République démocratique du Congo en retard du respect des certains textes juridiques internationaux, régionaux qui interdisent la violence domestique. Le gouvernement congolais a du pain sur la planche pour faire respecter certaines conventions qu’il a signé ou ratifié. 

«Chez nous, l’homme est un roi. La femme ne doit rien décider dans un foyer. Tous les ordres ne viennent que de l’homme. C’est ce que notre grand-mère nous disait. Je ne dois pas décider sur mon salaire. Je le présente à mon mari. Et c’est à lui de décider », a lancé Mme Pamela à notre média, www.tremplin-news.net. 

Dans certaines contrées de la RDC, la femme demeure une ménagère. Elle ne fait que mettre au monde et faire des travaux champêtres. Et pourtant, toutes les personnes (homme-femme) ont les mêmes capacités. Seul le sexe les différencie. Plus grave, dans certains foyers, surtout à l’intérieur de la RDC, ce sont des Garçons qui sont privilégiés d’aller étudier. Les filles sont négligées. Conséquence, ces dernières se lancent dans la pratique sexuelle débouchant à des grossesses non désirées et des mariages précoces. 

Cela est la conséquence d’un cadre juridique spécifique en République démocratique du Congo pour décourager ces pratiques. 

En RDC, le cadre juridique actuel ne permet pas de prévenir ou de combattre les violences domestiques. En effet, ces violences ne sont toujours pas spécifiquement incriminées et tombent sous le coup des dispositions ordinaires du Code Pénal, étant assimilées soit à des coups et blessures, soit au viol. Et pourtant, selon un rapport de Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) datant de 2001, 53 % des femmes en RDC ont déjà subi des violences domestiques. 

Malgré la défaillance du cadre juridique, certaines organisations de la société civile ne cessent de dénoncer et sensibiliser les femmes à briser le silence. Très souvent, elles sont limitées financièrement et techniquement pour leur déplacement. 

Un appel vibrant a été toujours lancé au gouvernement congolais et aux bailleurs de fonds pour venir à la rescousse de ces organisations de la société civile.

Ce quoi la violence domestique ?

 La violence domestique désigne « tous les actes de violence physique, sexuelle, psychologique ou économique qui surviennent au sein de la famille ou du foyer ou entre des anciens ou actuels conjoints ou partenaires, indépendamment du fait que l’auteur de l’infraction partage ou a partagé le même domicile que la victime » (art. 3 let. b de la Convention d’Istanbul, RO 2018 1119). La violence conjugale est une forme de violence domestique, qui intervient entre (ex-)partenaires.

La violence domestique comprend plusieurs types de violences:

Violence physique (par exemple frapper, secouer, mordre, étrangler ou bousculer) ; Violence psychologique (par  exemple  des menaces, humiliations ou intimidations) ; Violence sociale (par  exemple la privation d’autonomie, l’interdiction ou la surveillance étroite des contacts ou la séquestration) ; Violence sexuelle (  par  exemple le harcèlement sexuel, la contrainte à se livrer à des actes sexuels ou le viol) ;

Violence économique (p. ex. l’interdiction ou l’obligation de travailler ou la saisie du salaire) ; Négligence (notamment des enfants, des conjoints ou des partenaires ayant besoin de soins) ; Harcèlement obsessionnel: mariage forcé et maintien forcé du mariage.

La violence domestique peut se manifester sous forme de comportement violent ponctuel, notamment lors de conflits au sein de la famille ou de situations de stress. Elle peut également constituer un comportement de violence et de contrôle systématique et durable, qui se caractérise par une relation asymétrique abusive. Une autre forme de violence fréquemment observée est celle du cycle de la violence, qui se caractérise par une montée de la tension, puis une explosion de la violence suivie d’une phase de remords, de réconciliation et de calme, qui précède une nouvelle montée progressive de la tension et une nouvelle explosion de la violence.

Jules Ntambwe

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