RDC : les journalistes outillés sur la planification familiale et appelés à renforcer leur plaidoyer auprès du gouvernement

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Une quarantaine de journalistes congolais issus de différentes maisons de presse ont été outillés, ce mardi 15 juillet à Kinshasa, sur les enjeux liés à la planification familiale en République démocratique du Congo. Ce cadre d’échange a été organisé à l’initiative du Réseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive, en sigle RJSSR, autour du thème : « Planification familiale en RDC : entre engagements et réalité de l’offre ».

Cette rencontre a réuni des professionnels des médias, des experts du Programme national de la santé de la reproduction (PNSR) ainsi que des acteurs de la société civile. L’objectif poursuivi à travers cet exercice reste de faire le point sur l’état des services de planification familiale (PF) et sur la mise en œuvre des engagements pris par le pays dans ce domaine.

Dans son intervention, la directrice du PNSR, Dr Anne Marie Ntumba, a rappelé les engagements de la RDC en matière de planification familiale. Elle a indiqué que le pays s’était fixé pour objectif d’atteindre une prévalence contraceptive de 19 % en 2020, un objectif qui n’a malheureusement pas été atteint. Elle a également souligné que le besoin non satisfait en PF demeure élevé et que de nombreuses disparités persistent entre les provinces, très surtout dans le Congo profond.

À l’entendre parler, plusieurs obstacles continuent de freiner l’accès aux services de planification familiale. Il y a notamment les ruptures de stock de produits contraceptifs, le faible financement national, la pénurie de prestataires formés, l’accès limité en zones rurales, mais aussi le manque de sensibilisation et le poids des normes sociales.

À son tour, le Dr Tony Mayawula, de l’Association pour le Bien-Être Familial/Naissances Désirables (ABEF-ND), a estimé que la faible prévalence contraceptive moderne en RDC est également due à un déficit d’information. Pour lui, la population doit être mieux informée pour adhérer aux méthodes contraceptives, et que le gouvernement doit redoubler d’efforts pour intégrer la planification familiale dans les politiques publiques de santé.

Pour mémoire, la RDC s’est engagée à travers plusieurs initiatives internationales, dont FP2030 et le Partenariat de Ouagadougou, à porter le taux de prévalence contraceptive moderne à 30 % d’ici 2030. Or, selon les données disponibles, ce taux reste en deçà de 20 %.

Les participants ont insisté sur la nécessité d’impliquer davantage les médias dans la sensibilisation, la lutte contre les tabous, et le plaidoyer pour un meilleur accès aux services de PF, notamment pour les adolescentes, les jeunes et les populations rurales.

La coordonnatrice du RJSSR, Bibiche Mbete, a exhorté les journalistes à jouer leur rôle de veille citoyenne, à relayer les besoins des communautés et à interpeller les décideurs politiques sur leurs engagements.

Au terme de cette rencontre, plusieurs recommandations ont été formulées. Il s’agit notamment de renforcer la production de contenus journalistiques sur la planification familiale, organiser des échanges sur les différentes méthodes contraceptives, et promouvoir une meilleure collaboration entre les médias et les acteurs de la santé reproductive.

FS

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