Plusieurs journalistes de Kinshasa ont pris part, ce vendredi 11 juillet 2025, à un atelier de sensibilisation sur la responsabilité éthique des professionnels des médias face aux discours de haine et à la désinformation, organisé dans le cadre de la campagne « Mieux vivre ensemble ». Cette rencontre, qui a réuni des professionnels de médias s’inscrit dans une démarche initiée par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH), avec le soutien de la MONUSCO et de l’équipe de pays des Nations Unies en RDC.
Prenant la parole devant les participants, Anne-Marie Dongui, directrice adjointe du BCNUDH, a rappelé que la liberté d’expression est un droit humain fondamental, garanti par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Selon elle, ce droit constitue le socle des libertés civiques et doit servir à construire une société démocratique, pacifique et respectueuse des différences. Elle a insisté sur le rôle non négligeable des journalistes dans la prévention des discours de haine, l’intolérance et les appels à la violence, lesquels peuvent aboutir à des actes graves, y compris terroristes. Elle a également rappelé que la RDC fait face à des crises multiformes liées à la compétition politique, à l’accès aux terres, à l’exploitation des ressources naturelles et à l’insécurité, autant de facteurs qui fragilisent le tissu social. Dans ce contexte, les médias sont appelés à jouer un rôle de médiation et de cohésion.

Présent à l’atelier, le vice-président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Bruno Mbolison, a souligné l’importance pour les journalistes de faire preuve de rigueur, de responsabilité et de professionnalisme dans l’exercice de leur métier. Il a rappelé que les médias, par leur pouvoir d’influence, peuvent contribuer soit à apaiser les tensions, soit à les envenimer.
Le secrétaire général de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Jasbey Zegbia, a à son tour appelé les journalistes à se considérer non seulement comme des observateurs, mais aussi comme des médiateurs et des acteurs de la paix. Dans le même esprit, Élisée Odia, directrice du média Yabisonews, a invité ses confrères à traiter l’information avec éthique et sens du devoir, en évitant toute dérive susceptible de porter atteinte au vivre-ensemble.
Interrogé par Mediacongo Press, le journaliste Fidel Songo, initiateur du média Tremplin-news, a salué l’initiative en ces termes : « Je tiens à féliciter les organisateurs pour ce cadre de dialogue visant à sensibiliser les journalistes sur la cohésion nationale et le vivre-ensemble. C’est vraiment crucial en ce moment où notre pays est confronté à une crise politique et sécuritaire. Nous, journalistes, devons, en tant que leaders d’opinion, travailler avec responsabilité pour lutter contre les discours de haine dans les médias et promouvoir la cohésion nationale », a déclaré ce professionnel de média.

À l’issue de la rencontre, les participants ont pris l’engagement d’utiliser leur plume et leur voix pour bâtir une société plus juste, inclusive et apaisée. L’atelier s’inscrit dans une dynamique plus large portée par la campagne « Mieux vivre ensemble », lancée le 5 mai 2025, et qui a déjà permis de sensibiliser plus de 15 millions de Congolais, en RDC comme dans la diaspora.
FS