Du samedi 19 octobre 2024 au dimanche 29 juin dernier, les étudiants, chercheurs, écrivains, professeurs d’université ainsi que les acteurs et membres de la société civile ont participé à une session de conférences axée sur « Les enjeux autour de la RD-Congo » ainsi que sur la contribution aux pistes de solutions aux crises du pays. Organisé par la Ligue panafricaniste Umoja, ce cycle de conférences s’est tenu simultanément à Kinshasa et à Paris.
Dans son discours de clôture, l’historien Amzat Boukari-Yabara, président de la Ligue panafricaniste Umoja, a, depuis la France, remercié toutes les personnes ayant accepté de participer à cette série de formations pédagogiques. Il a ensuite souligné l’importance de cette session de conférences. D’après lui, ce grand rendez-vous du savoir a pour but de permettre à tous les panafricanistes de mieux comprendre l’histoire de la République démocratique du Congo.
Outre l’intervention de l’historien Amzat Boukari-Yabara, plusieurs autres intervenants ont pris la parole pour livrer une synthèse claire et percutante de leurs études, issues des différentes thèses formulées depuis le lancement de cette session. Cette restitution s’est articulée autour de trois éléments essentiels : l’historique du conflit, le diagnostic des mécanismes de prédation et, enfin, les solutions concrètes et panafricaines.
Ouvrant ce panel, Georges Kalonji, coordonnateur de la Ligue panafricaine Umoja, section RD-Congo, est revenu sur l’histoire du système de gouvernance de la RD-Congo. Dans son introduction, il a expliqué que le Congo-Kinshasa est un territoire très particulier ayant connu différentes formes d’administration avant l’arrivée des Occidentaux. Micro en main, Georges Kalonji a indiqué que différents royaumes ont existé avec leur propre gouvernance et leur monnaie frappée dans les mines royales.
En sa qualité de coordonnateur de la Ligue panafricaine Umoja, il a rappelé que la République démocratique du Congo était officiellement reconnue comme la propriété privée du roi des Belges. Selon lui, la première conférence de Berlin consacre la RD-Congo comme un élément central pour imprimer un modèle de colonisation basé sur l’impérialisme classique.
De son côté, Kabemba Luemba, économiste et chercheur indépendant, a fait savoir que depuis plus de trois décennies, la RD-Congo est déchirée par un conflit armé, particulièrement dans ses provinces orientales. Il a souligné que cette guerre a causé la mort de plusieurs millions de personnes — de 1996 jusqu’à nos jours —, faisant de cette crise l’une des plus meurtrières depuis la Seconde Guerre mondiale. Se basant sur un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies, cet acteur de la société civile a révélé qu’une femme est violée toutes les quatre minutes en RD-Congo, et que près de 84 % des victimes sont des femmes et des filles.
Pour sa part, Gracias Maneno, secrétaire de la Ligue panafricaine Umoja, section RD-Congo, a promis de remettre, prochainement, la synthèse de cette session de conférences à tous les participants. Notons que cette session de conférences sera de nouveau organisée au mois d’octobre de cette année.
Hénoc AKANO