Lualaba: AFREWATCH accuse Kamoa Copper d’avoir suspendu le processus de délocalisation de dix communautés dans les secteurs de Luliu et Lufupa

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L’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH) a exprimé de vives critiques à l’égard de Kamoa Copper SA, accusée d’avoir suspendu le processus de délocalisation de dix communautés dans les secteurs de Luliu et Lufupa. Cette décision, selon l’ONG, est justifiée par l’entreprise par des estimations d’indemnisation largement sous-évaluées, provoquant une situation de précarité pour les populations concernées.

Au cours du recensement initial des terres, Kamoa Copper avait interdit aux habitants l’accès à leurs champs en attendant leur indemnisation. Cette mesure a plongé les communautés dans une insécurité alimentaire et économique alarmante. Le revirement de la société, qui invite désormais les populations à reprendre possession de leurs terres sans compensation, a suscité une colère palpable parmi les habitants.

Les tensions ont culminé le 21 avril, lorsque des barricades ont été érigées pour bloquer l’accès au site minier. En réponse, les forces de l’ordre ont intervenu de manière jugée « disproportionnée », entraînant des affrontements qui ont fait au moins 11 blessés, dont deux par balle, et plusieurs arrestations. Ces événements soulignent le climat de violence et d’inquiétude qui entoure la gestion des ressources naturelles en RDC.

AFREWATCH rappelle que la délocalisation avait débuté en septembre 2024, ciblant des villages tels que Cité Mwilu et Sapalo. L’organisation souligne l’importance du respect du code minier congolais, qui impose une consultation adéquate des communautés affectées ainsi qu’une indemnisation équitable. Cette situation met en lumière les enjeux cruciaux liés à l’exploitation minière en RDC, où les droits des communautés locales sont souvent négligés au profit des intérêts commerciaux.

La demande d’AFREWATCH est claire : un appel à une résolution pacifique des conflits et un respect strict des droits humains est essentiel pour éviter d’autres violences. L’organisation insiste sur la nécessité d’un dialogue constructif entre Kamoa Copper, les autorités congolaises et les communautés affectées pour garantir que les intérêts de tous soient pris en compte.

La suspension de la délocalisation par Kamoa Copper est une illustration des défis persistants liés à l’exploitation des ressources naturelles en Afrique. Alors que les entreprises cherchent à maximiser leurs profits, il est crucial de veiller à ce que les droits et les besoins des populations locales soient respectés et protégés. La situation actuelle pourrait bien servir de catalyseur pour un changement nécessaire dans la gestion des ressources en République Démocratique du Congo.

Jules Ntambwe

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