L’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC) a lancé, depuis le 3 mars 2025, une vaste consultation publique autour de l’introduction de la technologie 5G en République Démocratique du Congo. Ouverte jusqu’au 2 avril 2025, cette initiative vise à recueillir les avis des acteurs du numérique pour poser les bases d’une feuille de route réaliste, inclusive et adaptée aux spécificités du pays.
Dans une interview accordée à la presse, le président de l’ARPTC a détaillé les objectifs, la portée et les modalités de cette consultation publique, axée essentiellement sur une approche participative pour une révolution numérique maîtrisée. « L’ARPTC a initié cette consultation publique dans le but d’offrir une approche inclusive et transparente quant à l’introduction de la 5G et à l’élaboration de la feuille de route de son déploiement dans notre pays », a déclaré le président de l’ARPTC.
Selon lui, cette initiative vise à évaluer les besoins du marché, écouter les attentes des parties prenantes et faire émerger une vision commune de cette avancée technologique majeure.
La 5G, souligne-t-il, va bien au-delà d’une simple évolution du réseau mobile. Elle représente, dit-il, une avancée technologique majeure qui peut transformer plusieurs secteurs, de la santé à l’éducation, en passant par l’industrie et les services numériques.
D’où la nécessité d’impliquer tous les maillons de l’écosystème-opérateurs, entreprises, institutions publiques, société civile et chercheurs-dans un dialogue constructif.
Une plateforme ouverte à tous, accessible partout en RDC
Pour garantir l’inclusivité géographique, la consultation est entièrement numérique. Le questionnaire est accessible en ligne sur le site de l’ARPTC (www.arptc.gouv.cd), permettant à toutes les parties prenantes, même en dehors de Kinshasa, d’y participer.
« Nous avons mis en place, sur le site de l’ARPTC www.arptc.gouv.cd, un questionnaire autour des six thèmes suivants », a précisé le président, à savoir:
- Les réseaux 5G et le spectre de fréquences
- Le partage des infrastructures et l’accès au domaine public
- Les obligations de licences
- Les usages et les acteurs de l’écosystème 5G
- La maturité du marché numérique congolais
- Les aspects économiques
Chaque axe est accompagné d’une mise en contexte claire pour aider les participants à mieux cerner les enjeux et formuler des réponses pertinentes.
Des résultats concrets attendus : vers une feuille de route 5G pour la RDC
À la question de savoir ce qui sera fait des réponses recueillies, le président de l’ARPTC a été clair : « Les informations recueillies seront analysées de manière approfondie afin d’orienter les décisions stratégiques et réglementaires relatives à l’introduction de la 5G en République démocratique du Congo ». Une équipe technique sera mobilisée pour compiler les avis, recommandations et préoccupations, en vue d’en dégager les tendances fortes et les attentes prioritaires du marché.
Un rapport de synthèse sera produit et partagé avec les parties prenantes. Le numéro un de l’ARPTC a également promis de garantir une transparence totale sur les décisions prises. À son avis, ce processus débouchera sur des lignes directrices claires et un cadre réglementaire solide pour une introduction progressive de la 5G.
Par ailleurs, l’ARPTC prévoit d’engager un dialogue technique avec les opérateurs et les partenaires pour créer les conditions optimales du déploiement de cette technologie.
Au-delà de la régulation, cette consultation représente un pas concret vers la transformation numérique de la RDC. La norme 5G, conforme aux standards de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), est en effet perçue comme un catalyseur de développement économique, d’innovation et d’inclusion sociale.
Pour l’ARPTC, il ne s’agit pas simplement d’importer une technologie. Il s’agit de l’approprier, de l’adapter au contexte national et d’en faire un levier de croissance durable. Comme l’a résumé son président : « Cette démarche vise à assurer une transition technologique réussie, bénéfique pour le développement économique et l’inclusion numérique du pays. »
Fidel Songo
