Depuis le début du mois de février 2025, les affrontements entre groupes armés dans le territoire de Djugu, en Ituri, ont causé la mort de plus de 100 personnes, selon des sources humanitaires. Parmi les victimes, on compte principalement des femmes, des enfants et des déplacés installés sur certains sites de la région.
Une attaque du groupe armé CODECO près du site des déplacés de Djaiba a déclenché une riposte conjointe des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la MONUSCO. L’incursion des miliciens a semé la panique, poussant de nombreux déplacés ainsi que des habitants du village voisin de Laudjo à chercher refuge devant la base militaire de la MONUSCO, où ils ont passé la nuit.
À Bunia, à environ 90 kilomètres de Djugu, l’hôpital Salama, géré par Médecins Sans Frontières (MSF), fait face à un afflux de blessés, victimes d’attaques à la machette et par balles. MSF rapporte avoir soigné des enfants âgés d’à peine quatre ans, grièvement blessés, ainsi que des femmes enceintes et d’autres survivants souffrant de traumatismes sévères. L’ONG indique également apporter un soutien médical et humanitaire dans les zones de santé de Drodro, Angumu et Bunia.
Les violences dans la région opposent principalement les groupes armés CODECO et Zaïre, qui prétendent protéger respectivement les intérêts des communautés Lendu et Hema. Après une relative accalmie entre 2007 et 2017, les conflits ont repris avec intensité, causant des milliers de morts, des déplacements massifs et d’importants besoins humanitaires.
En 2024, on estimait que 1,36 million de personnes, soit environ 18 % de la population de l’Ituri, avaient été déplacées en raison des violences, souvent pour des périodes prolongées. Les groupes armés sont accusés de nombreuses violations du droit international humanitaire.
La Rédaction