Menaces contre les lieux de culte en RDC : Le CALCC tire la sonnette d’alarme

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Dans son communiqué signé ce samedi 15 février par son président, le Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC) exprime sa vive préoccupation face à la distribution de tracts anonymes incitant à des attaques contre les Églises catholiques et protestantes sur l’ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo.

Ces appels à la violence, qui visent à entraver le déroulement des cultes ce dimanche 16 février 2025, interviennent dans un contexte de consultations nationales et internationales menées par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) pour l’adoption d’un Pacte national pour le Bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs.

Une menace inquiétante sur la liberté de culte

Face à cette situation alarmante, le CALCC exhorte les autorités compétentes à garantir le respect de la liberté de culte, un droit fondamental consacré par la Constitution. « Nous demandons aux forces de sécurité de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les lieux de culte ciblés et assurer la sécurité des fidèles », insiste Me Jean Bosco LALO KPASHA, Président National du CALCC.

Le 16 février revêt une signification particulière pour les chrétiens et pour l’ensemble du peuple congolais. C’est la date commémorative du massacre des chrétiens qui, en 1992, revendiquaient la reprise des travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS). À ce titre, le CALCC estime inacceptable que des menaces viennent perturber les offices religieux en ce jour de mémoire nationale.

Appel à la vigilance et à l’unité nationale

Dans un contexte marqué par des tensions croissantes et une montée des agressions contre le pays, le CALCC en appelle à la vigilance de tous, en particulier de la jeunesse chrétienne. « Nous devons faire preuve de prudence et de responsabilité face aux tentatives de division et de violence qui menacent notre cohésion sociale« , souligne le communiqué.

Le CALCC invite également tous les citoyens à un moment de prière et de recueillement en mémoire des victimes du 16 février 1992 et de toutes les victimes des violences qui endeuillent la RDC depuis plus de trente ans.

Un appel à la responsabilité des dirigeants

Dans ce contexte de crise, le CALCC rappelle son engagement en faveur de la paix, de la justice et de la cohésion nationale. Il exhorte les acteurs politiques, en particulier le Chef de l’État et les dirigeants de l’UDPS, à mesurer la gravité de la situation et à éviter toute communication susceptible d’accentuer les divisions.

« Notre pays est menacé de disparition. Il est impératif de s’unir derrière nos Pères spirituels et d’œuvrer ensemble pour préserver l’unité nationale. Le contraire reviendrait à ouvrir une brèche à l’ennemi« , avertit le CALCC.

Face à ces menaces, le CALCC réaffirme son engagement à défendre les valeurs de paix et de fraternité et invite l’ensemble de la société congolaise à privilégier le dialogue pour bâtir un avenir commun, fondé sur le respect des droits et libertés fondamentales.

FS

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