Via son compte X (anciennement Twitter), le général Muhoozi Kainerugaba, chef de l’armée ougandaise (UPDF) et fils du président Yoweri Museveni, a annoncé ce samedi 15 février 2025 qu’il pourrait attaquer la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, si les forces congolaises sur place refusent de déposer les armes dans un délai de 24 heures.
Dans cette publication, Kainerugaba a indiqué que, sur autorisation de son père, commandant suprême des UPDF, l’armée congolaise stationnée à Bunia devait se rendre.
« With the authority of General Yoweri Museveni, Supreme Commander of the UPDF! I’m giving exactly 24 hours for all forces in Bunia to surrender their arms! If they don’t, we shall consider them enemies and attack them. »
Ce qui se traduit en français par :
« Avec l’autorité du Général Yoweri Museveni, Commandant Suprême de l’UPDF ! Je donne exactement 24 heures à toutes les forces présentes à Bunia pour rendre leurs armes ! Si elles ne le font pas, nous les considérerons comme des ennemis et nous les attaquerons. »
Cette déclaration suscite de vives inquiétudes parmi la population congolaise, d’autant plus que plusieurs militaires ougandais sont déployés dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Ces derniers avaient pourtant gagné une certaine confiance auprès des Congolais grâce aux opérations conjointes FARDC-UPDF contre les ADF, menées dans le cadre de l’opération « Shujaa ».
Un climat de tensions persistantes
Ce n’est pas la première fois que Muhoozi Kainerugaba affiche une posture belliqueuse vis-à-vis de la RDC. En 2022, il avait publiquement soutenu les rebelles du M23, les qualifiant de « nos frères » et affirmant qu’ils combattaient pour les droits des Tutsis au Congo.
Le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya, ainsi qu’un porte-parole de l’armée congolaise, n’ont pas encore réagi aux déclarations du général Kainerugaba. Ce dernier est connu pour ses prises de position controversées sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à menacer d’envahir le Kenya en 2022.
Nzangura Kwavingiston