Depuis Addis Abeba, en Ethiopie ce 26 décembre, dans un geste sans précédent, Joseph Kabila Kabange, Président honoraire de la République Démocratique du Congo et Autorité Morale du Front Commun Pour le Congo, et Moise Katumbi Chapwe, ancien Gouverneur de province et Président du parti Ensemble pour la République, se sont unis pour adresser un appel pressant en faveur de la paix, de l’unité nationale et du respect des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo.
Dans un communiqué commun, les deux leaders politiques ont souligné l’urgence d’une résolution pacifique à la crise politique, sécuritaire et socio-économique qui frappe la RDC et affecte durement sa population. Ils ont condamné fermement l’oppression et la dictature qui se sont installées, laissant les citoyens congolais privés de liberté et de démocratie.
Se prononçant contre la présence de forces illégales et l’arrestation arbitraire de journalistes, activistes et opposants, Joseph Kabila et Moise Katumbi exigent la fin de ces pratiques contraires aux droits humains et à l’Etat de droit.
Les deux leaders ont également exprimé leur opposition catégorique à toute réforme constitutionnelle visant à consolider la dictature en RDC, appelant les Congolais à résister et à défendre le pacte républicain qui a permis la réunification et la stabilité du pays.
Engagés pour une alternative crédible face à la crise actuelle de désespoir et de mauvaise gouvernance, Joseph Kabila Kabange et Moise Katumbi Chapwe appellent à une mobilisation générale pour lutter contre la dictature et restaurer la démocratie en RDC.
Enfin, ils ont invité la communauté internationale à soutenir le peuple congolais dans sa quête de liberté et de justice, mettant fin à l’impunité et aux violations flagrantes de la Constitution.
Fidel Songo
Ci-dessous, l’intégralité dudit communiqué
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SE Joseph Kabila Kabange, Président honoraire de la République Démocratique du Congo et Autorité Morale du Front Commun Pour le Congo, et l’Honorable Moise Katumbi Chapwe, ancien Gouverneur de province et Président du parti politique Ensemble pour la République, se sont rencontrés à Addis Abeba en Ethiopie.
Au vu de la grave crise politique, sécuritaire et socio-économique que traverse la RDC, et de ses conséquences sur la population congolaise, ils lancent un appel pressant à la paix et à l’unité nationale, tout en soulignant l’importance et l’urgence du respect des droits fondamentaux – aujourd’hui bafoués – des citoyens, de la préservation de la démocratie et l’Etat de droit qui ont laissé place à l’oppression et à la dictature.
L’ampleur de cette crise est telle qu’elle a suscité des réactions inattendues de la part de certains qui ont choisi une option radicale pour se faire entendre.
Ils expriment leur solidarité envers les populations victimes des choix politiques désastreux du pouvoir en place et saluent les efforts en cours aux niveaux régional et international, notamment dans le cadre des initiatives de Nairobi et de Luanda, visant à ramener la paix en RDC.
Dans cette perspective de résolution pacifique de la crise, ils encouragent les facilitateurs à demeurer attentifs aux revendications des parties en présence et, surtout, des populations congolaises qui aspirent à la paix, à la liberté et à la démocratie, ce dont elles sont largement privées aujourd’hui.
Ils déplorent et condamnent la prolifération des forces illégales, y compris des mercenaires et des troupes étrangères, sur le territoire national et exigent qu’il y soit mis fin.
Ils dénoncent les restrictions des libertés qui se matérialisent par des arrestations arbitraires de journalistes, d’activistes, d’opposants et d’autres citoyens, civils et militaires, du fait de leurs opinions ou de leur appartenance ethnique, et exigent leur libération sans condition.
Ils expriment par ailleurs fermement leur opposition à toute réforme constitutionnelle qui, dans les circonstances actuelles, s’avère illégale et inopportune et dont le but ultime n’échappe à personne: la consolidation de la dictature à travers une Présidence à vie en RDC.
Tout en rappelant que personne n’est propriétaire mais locataire du pouvoir, le bail démocratique étant à durée déterminée dans les conditions prévues par la Constitution, ils appellent tous les Congolais à résister activement face à la volonté affichée par le pouvoir en place de rompre le pacte républicain, fruit d’un large consensus national ayant permis la réunification et la stabilité du pays, ainsi que le rétablissement des institutions démocratiques, au risque d’exacerber les divisions au sein de la population congolaise et d’achever le délitement de notre Nation.
Ils lancent par conséquent un appel à toutes les forces politiques et sociales qui inscrivent leur action dans la lutte contre la dictature et pour le bien-être du peuple congolais à joindre leurs efforts aux leurs.
Ils prennent l’engagement d’œuvrer sans relâche pour une alternative crédible à la situation de désespoir, de pauvreté et de misère, de mauvaise gouvernance, de pillage des ressources nationales, de destruction des infrastructures, etc., qui sévit actuellement en RDC.
Ils regrettent que la communauté internationale se soit jusque-là accommodée des dérives du régime en place et l’invitent à sortir de son inaction et à accompagner les efforts du peuple congolais visant à se libérer d’une dictature assise sur des violations intentionnelles de la Constitution, la mascarade électorale de décembre 2023 et l’impunité assurée aux crimes les plus graves commis notamment à Goma, à Lubumbashi, à Kilwa et récemment à la prison centrale de Makala par les forces de défense et de l’ordre.
Ils expriment leurvolonté de poursuivre les contacts entrepris dans les jours qui viennent, et ce sans exclusive, afin de parvenir à une large mobilisation autour de ce combat contre la dictature et pour la démocratie.
Fait le 26 décembre 2024.