Le Sénat de la République Démocratique du Congo a adopté, le 7 novembre, la 85e prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Cette décision a été prise lors d’une séance plénière dirigée par le deuxième vice-président du Sénat, Bahati Lukuebo.
Sur un effectif de 109 sénateurs, 75 ont pris part au vote : 72 ont voté pour, aucun n’a voté contre et 3 se sont abstenus. Le projet de loi portant autorisation de l’état de siège sera transmis au Président de la République pour promulgation.
Samuel Mbemba Kabuya, vice-ministre de la Justice, a présenté les aspects économiques de cette prorogation. Face aux sénateurs, il a souligné les avantages liés à l’état de siège, notamment la connaissance du nombre de militaires congolais sur les différents fronts et le détournement des fonds consacrés à l’effort de guerre.
Les sénateurs ont également proposé une réflexion approfondie sur la question de l’état de siège afin de trouver des solutions adéquates. Décrété le 5 mai 2021, cet état de siège visait à instaurer la paix, confiant tout le pouvoir administratif aux autorités militaires.
Cependant, trois ans après sa mise en place, le bilan de l’état de siège semble préoccupant. En effet, les deux chambres du Parlement reconnaissent que les résultats escomptés ne se sont pas matérialisés, soulevant des interrogations sur l’efficacité de cette stratégie face à l’insécurité persistante.
Malgré les intentions initiales de rétablir la paix, l’état de siège a échoué à améliorer la situation sécuritaire. Les abus de pouvoir et la détérioration des conditions de vie des citoyens soulignent la nécessité d’explorer des alternatives durables pour la résolution des conflits dans ces provinces.
Jules Ntambwe