Le politologue Freddy Mulumba, Éditeur-Directeur Général du magazine renaissance africaine, a insisté et attiré l’attention des élites congolaises sur la prise de conscience, qu’il a considéré comme la seule méthode et technique qui peut permettre aux Congolais de se lever afin de chasser les rebelles du M23 hors de leur territoire. Il a fait savoir, samedi 25 mai courant, au cours d’une conférence-débat organisée à l’occasion de la sortie officielle des amis de Charles Onana. Freddy Mulumba a conjointement animé cette activité scientifique avec le professeur Emmanuel Kabongo Malu, auteur de l’ouvrage la mondialisation contre l’Afrique qui a été présenté officiellement à cette même cérémonie.
“ Ce n’est pas facile de parler de Kagame au Congo surtout à Kinshasa. Parce que c’est un nom qui fait peur même à nos hommes politiques. Nous avons pris le courage de l’en parler aujourd’hui pour que les Congolais cassent cette peur. Nous sommes un grand peuple, on ne peut pas accepter que petit homme Kagame nous domine tous mentalement jusqu’à faire peur aux hommes politiques, sauf Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a essayé de l’affronter en face. Dans ces discours, dans tous les forums, dans toutes les conférences internationales, dans toutes les interviews accordées aux médias nationaux qu’internationaux, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ne cesse de dénoncer l’occupation rwandaise de territoires congolais dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri. Ici, il faut noter que plusieurs rapports des experts des Nations-Unies attestent la présence de l’armée rwandaise dans la partie Est du pays avec preuve. Mais hélas, aucune grande puissance que ce soit la Chine, la Russie, l’Amérique, l’Union européenne ne se lèvent pour sanctionner le Rwanda “ , a-t-il explicité.
Le politologue Freddy Mulumba a donné une idée sur le bilan de l’occupation rwandaise et ougandaise. A l’en croire, plus de 10 millions de morts, 7 millions de déplacés internes, 500 mille femmes violées, aucune de la part de la communauté internationale. “Un silence incompréhensible des élites congolaises. Curieusement, ce sont les autres qui parlent de nous, mais à Kinshasa, nous passons le temps à se partager le poste ministériel, à remplir le stade avec le concert religieux, à danser et à boire. On oublie que Bunagana ça fera bientôt deux ans qu’il est occupé ”, a-t-il dénoncé.
Dans la foulée, il a montré noir sur le blanc les deux raisons principales qui expliquent pourquoi la communauté internationale ne sanctionne pas le Rwanda. La première est que les puissances occidentales dont les États-Unis, l’Union européenne, d’une part, et les puissances émergentes entre autres, la Chine, la Russie et l’Inde trouvent leurs comptes sur la pillage de minerais stratégiques et critiques qui alimentent leurs industries électroniques à moindre coût. La deuxième raison est que le Rwanda est devenu le gendarme de l’Afrique pour le compte de l’Occident.
“ L’élite congolaise est quelque peu naïve. On se trouve dans une logique des globalistes qui sont nombreux à Kigali. Macron est dans cette logique des multinationales, des globalistes. Ils ont fait de Paul Kagame leur gendarme en Afrique. Le Rwanda est en Centrafrique. Il est au Mozambique. Il est au Bénin. Il est allé même en Mauritanie proposer des services ”, a-t-il indiqué.
Pour Freddy Mulumba, Paul Kagame ne travaille ni pour l’Afrique, ni pour le Rwanda. C’est un négrier de Temps modernes, façonné par les globalistes pour défendre les intérêts occidentaux en Afrique et cela quel qu’en soit le prix.
Pour sa part, le professeur Emmanuel Kabongo a axé son intervention sur la mondialisation contre l’Afrique : les armes de destruction massive et la nécessité des Etats-Unis d’Afrique noire. Dans sa casquette de philosophe, il a fait savoir que ce sont les États-Unis qui sont derrière le Rwanda.
“ L’ennemi puissant qui se cache derrière tout ce que les Congolais subissent aujourd’hui ce sont les États-Unis d’Amérique ”, a-t-il révélé.
Pour lui, la mondialisation ne signifie rien d’autre que la colonisation américaine du monde. “Après la traite négrière, après la colonisation, nous avons la mondialisation qui est la colonisation américaine”, a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : “ les États-Unis ne sont pas seulement les ennemis pour la RD-Congo mais ils sont aussi les ennemis pour l’Afrique ”.
Il a en même temps, fait clarifier que les Américains connaissent le Congo au même titre que les Européens car, a-t-il expliqué, “ déjà au 18e et 19e siècles, tous les grands esprits, ce sont les Stanley, Livingstone, ont été financés par les Américains. Le professeur Ekambo a publié un travail là-dessus. Tous les grands explorateurs que nous connaissons, leurs expéditions ont été financés par les Américains”.
Hénoc AKANO