L’affaire a des allures de thriller politico-sécuritaire. Arrêté pour ses liens présumés avec les groupes armés opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo, Théo Muamba Konga, un homme d’une cinquantaine d’années à l’allure discrète mais au passé nébuleux, s’est volatilisé à Kinshasa peu après son transfert depuis l’Ituri. Une évasion qui embarrasse les services de sécurité et soulève de nombreuses interrogations.
Tout commence 13 mars 2023 dernier, date à laquelle il est arrivé de Kinshasa à Goma. Théo Muamba Konga prend la direction de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, la même soirée, et s’installe dans le quartier Salongo. Officiellement, rien d’anormal. Mais en coulisses, les renseignements militaires notamment la DEMIAP et l’ANR suivent de près ses déplacements. L’homme est régulièrement repéré à la lisière des forêts des villages Pluto et Mungwalu, des zones sous influence de groupes armés, notamment la milice CODECO, tristement célèbre pour ses exactions contre les civils.
Un homme dans les cercles troubles de l’Est
Selon des rapports confidentiels consultés par nos sources, Théo Muamba Konga serait bien plus qu’un simple visiteur. Il aurait noué des contacts étroits avec des chefs de guerre, leur apportant un soutien financier et logistique. L’Agence nationale de renseignements (ANR) et la DEMIAP le soupçonnent d’être l’un des financiers de la rébellion dans cette partie du pays, et notamment un relais actif du groupe CODECO.
Son interpellation débute discrètement le 7 mai, à Bunia. Les services de sécurité agissent sans bruit, craignant une fuite ou une fuite d’informations. Une fois capturé, Muamba est rapidement transféré à Kinshasa, où il devait être présenté à la justice militaire le 21 mai 2023. Mais rien ne va se passer comme prévu.
Une fuite digne d’un scénario de film
À peine arrivé dans la capitale, Théo Muamba Konga parvient à échapper à ses geôliers. Les circonstances de cette fuite restent floues, mais un nom surgit dans l’enquête : Mohamed, présenté comme membre du personnel de la MONUSCO. Il aurait joué un rôle-clé dans l’évasion, selon des éléments recueillis par les enquêteurs. Ce dernier est activement recherché.
L’implication supposée d’un agent onusien ajoute une dimension diplomatique et sensible à cette affaire déjà explosive. Pour l’instant, ni la MONUSCO ni les autorités congolaises n’ont commenté officiellement ces allégations.
L’heure de la vigilance citoyenne
Face à cette disparition aux allures de camouflet, les autorités appellent à la mobilisation de tous. Un numéro vert a été mis en place, et une récompense est promise à toute personne qui fournirait des informations fiables permettant de localiser Muamba ou son présumé complice.
Berlingo Mbala
