La récente sortie médiatique de l’ancien président Joseph Kabila continue de faire des vagues dans la sphère politique congolaise. Parmi les voix les plus critiques figure celle de Yvon Mundadi Nyanguila, président national du parti politique Congo Mon Héritage, qui n’a pas mâché ses mots. Dans une déclaration au ton ferme, il condamne ce qu’il considère comme une tentative de manipulation de l’opinion publique par celui qu’il qualifie d’« ennemi numéro un de la RDC ».
« Franchement, j’ai écouté le discours de Joseph Kabila avec beaucoup d’amertume… Comment peut-il aujourd’hui se permettre de donner des leçons à la nation, lui qui a dirigé ce pays pendant 18 ans sans jamais résoudre les problèmes fondamentaux du peuple ? » s’interroge-t-il.
Pour Yvon Mundadi, le bilan de l’ancien président est lourd : corruption généralisée, insécurité chronique à l’Est, violations massives des droits humains, et un net recul démocratique. Il fustige également l’opacité qui a caractérisé la gestion du pays sous l’ère Kabila, estimant que ce dernier n’a jamais assumé ses responsabilités devant la nation.
Un retour jugé inacceptable
« Aujourd’hui, il revient parler comme un sauveur alors qu’il a eu toutes les occasions de redresser le Congo », déplore le président de Congo Mon Héritage. Pour lui, ce discours n’est rien d’autre qu’une tentative maladroite de réhabilitation politique. « Nous n’avons pas besoin de mémoire sélective ni d’un retour déguisé à l’ancienne époque », insiste-t-il, rappelant que « le peuple congolais n’est plus dupe ».
Ce leader politique va plus loin encore, qualifiant cette intervention de « sortie médiatique ratée » marquée, selon lui, par « une insuffisance intellectuelle » et « un début de trouble psychiatrique ».
Trois reproches majeurs à Kabila
Dans son analyse, Mundadi Nyanguila articule sa critique autour de trois points essentiels :
- Un héritage rejeté par la nation :
Il rappelle que le départ de Joseph Kabila du pouvoir n’a été rendu possible que par la volonté et la fierté nationale du peuple congolais, et non par un quelconque geste de grandeur de sa part. - Le poison du tribalisme :
Il accuse l’ancien président d’avoir tenté d’instrumentaliser l’armée à travers des discours tribalistes, espérant en vain susciter la sympathie de certains militaires. Une stratégie « qui a lamentablement échoué », selon lui. - Le silence complice sur les massacres de l’Est :
Mundadi s’indigne du fait que Joseph Kabila n’ait fait aucune allusion aux crimes commis par les rebelles du M23/AFC, soutenus selon lui par le Rwanda. Une attitude qu’il juge suspecte, affirmant que cela révèle la proximité de Kabila avec « son mentor Kagame » et l’implication tacite dans ces violences.
Un peuple éveillé face aux manipulations
Malgré l’indignation, Yvon Mundadi Nyanguila se veut rassurant : « Ma plus grande consolation se résume au fait que le peuple congolais est maintenant mûr, conscient de son destin, et ne cédera plus à la manipulation ni à la démagogie de ceux qui ont démontré qu’ils sont prêts à vendre l’âme du Congo pour leurs intérêts. »
La Rédaction