L’ancien député national Moussa Kalema, président national du Parti des Vertus Républicaines (PVR), membre de la conférence des présidents du FCC et secrétaire général de la COMICO (Communauté musulmane au Congo), est monté au créneau pour dénoncer avec hargne la procédure en cours au Sénat visant la levée des immunités de Joseph Kabila, sénateur à vie. Dans un entretien accordé à Tremplin-news.net, ce leader politique a qualifié toute cette affaire d’« un montage politique » et dénonce, entre autres, la duplicité du régime actuel, des détournements de fonds publics et une gouvernance marquée par le mépris de la Constitution.
Dans ses explications, Moussa Kalema a démontré noir sur blanc que « Le Sénat n’a aucune compétence de lever les immunités d’un sénateur à vie». Cela, dit-il , puisqu’il considère que Joseph Kabila est sénateur à vie par le fait de la Constitution.’ et donc, poursuit-il, le seul organe qui peut connaître des faits susceptibles d’engager la responsabilité pénale d’un ancien président de la République, «c’est le Congrès. »

Selon lui, toute autre procédure ne vise qu’à ternir l’image de Joseph Kabila. Le président de PVR voit dans cette affaire une stratégie du pouvoir en place dans l’objectif de détourner l’attention des Congolais des vrais problèmes du pays.
Une affaire sans preuves tangibles
« On veut instrumentaliser la justice pour régler des comptes aux politiques», tranche-t-il.
Des poursuites judiciaires basées sur des soupçons et des allégations infondées
Moussa Kalema s’étonne également des contradictions relevées dans la communication du ministre de la Justice, Constant Mutamba : « Il dit que les preuves sont accablantes, mais il demande 450.000 dollars pour compléter les enquêtes. Si les preuves sont accablantes, on n’a plus besoin de compléter quoi que ce soit », se demande-t-il.
Affaire détournement des fonds alloués à la construction d’une prison à Kisangani
Dans la foulée, Moussa Kalema est revenu sur l’une des affaires qui font la Une des journaux actuellement en RDC; celle de détournement des fonds alloués à la construction d’une maison carcérale à Kisangani. À ce sujet, il a fait état des lourdes présomptions de détournement qui pèsent sur le ministre de la justice Constant Mutamba, d’être impliqués dans le détournement de fonds publics destinés à la construction des prisons à Kisangani. Pour lui, si les faits sont avérés , le min devra répondre de la justice .
Révélations de Nicolas Kazadi : « Il a commencé à dire la vérité »
Moussa Kalema est également revenu sur les récentes sorties médiatiques de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, aujourd’hui député national, qui a mis à nu la mauvaise gestion et la pratique de l’omerta qui règne dans ce régime. M. Kalema y voit une fissure dans le camp présidentiel : « Kazadi est membre de l’Union sacrée. Il a été ministre des Finances sous Tshisekedi. Aujourd’hui, il commence à dire la vérité, à dénoncer la mauvaise gestion, les détournements qui ont eu lieu dans ce régime. »

Il y voit une confirmation indirecte de ce que le FCC, sa famille politique, dénonçait depuis longtemps : « Quand nous disions qu’il y avait des détournements massifs, on nous traitait d’aigris. Maintenant, ce sont eux-mêmes qui se dénoncent. Et pendant ce temps, ils cherchent à jeter l’opprobre sur Joseph Kabila », a-t-il réagi.
Accord RDC–USA–Rwanda : « C’est un acte de soumission »
Poursuivant de répondre aux questions des journalistes, l’ancien député s’est interrogé sur la crédibilité de l’accord sécuritaire à signer entre la RDC, les États-Unis et le Rwanda : « il considère que Le pouvoir est en train de trahir le pays. On ne peut pas dire que le Rwanda est l’agresseur, et en même temps signer un accord militaire avec lui. C’est une honte. C’est un acte de soumission. »
Il rappelle que sous le leadership de Joseph Kabila, « le M23 avait été maté, ses chefs arrêtés, jugés, emprisonnés et on ne parlait plus de compromis avec l’agresseur », a rappelé Moussa Kalema.
« On veut détruire l’image de Kabila pour exister politiquement »
Pour le président du PVR, la finalité de cette procédure vise à écarter Joseph Kabila de la scène politique : « Ils veulent le salir pour exister. Ils savent que Kabila est une référence, qu’il incarne une stabilité. Il a quitté le pouvoir dans la dignité, chose rare en Afrique. »
Enfin, sur l’affaire immunités de Joseph Kabila, Moussa Kalema a appelé le Sénat à faire preuve de bon sens : « Le Sénat doit se déclarer incompétent. Et s’il cède à la pression, nous irons jusqu’à la Cour constitutionnelle et, s’il le faut, aux juridictions internationales », a-t-il déclaré.
Fidel Songo