Depuis la Belgique, Fabrice Tshibangu, président des Jeunes patriotes congolais de la diaspora (JPCD), lance un appel pressant en faveur d’une refondation des forces de sécurité en République démocratique du Congo. Dans une tribune percutante, il plaide pour une réforme ambitieuse et structurée de l’armée et de la police, articulée autour d’un critère central : l’instruction.
“Recruter sans former, c’est saboter la nation”, prévient Fabrice Tshibangu. Selon lui, les dérives observées au sein des forces de défense et de sécurité congolaises indiscipline, impunité, désertion en pleine guerre ou bavures policières ne sont pas des cas isolés, mais les symptômes d’un mal plus profond : l’absence de critères éducatifs rigoureux à l’entrée de ces institutions.
“Une armée qui abandonne le front, une police qui terrorise plutôt qu’elle ne protège : ce n’est pas une fatalité, mais le résultat d’un recrutement sans exigence ni instruction”, déplore-t-il.

-L’instruction comme pilier de la discipline-
Pour le leader de la JPCD, la solution est claire : faire du diplôme d’État équivalent du baccalauréat en RDC un préalable indispensable au recrutement dans l’armée et la police. “Un jeune instruit dérape difficilement. Il comprend la loi, respecte la hiérarchie et incarne la discipline”, souligne-t-il.
Fabrice Tshibangu évoque notamment l’exemple de l’Allemagne, où les jeunes, après l’obtention de leur diplôme secondaire, effectuent un service militaire ou civique obligatoire. Une démarche formatrice qui, selon lui, a façonné une société fondée sur la rigueur, le respect et l’engagement citoyen.
-Service national : un potentiel sous-exploité-
Le président de la JPCD critique également la faible portée du Service national congolais, pourtant existant depuis plusieurs années. “Où est son impact dans nos villes parmi les plus sales du continent ? Pourquoi nos militaires ne sont-ils pas associés à l’assainissement urbain, au reboisement ou à l’encadrement communautaire ?”, s’interroge-t-il.
Il appelle à une réorientation de ce dispositif, non plus centré uniquement sur la formation militaire, mais ouvert à des missions civiques concrètes et visibles.
-Réforme en trois axes : une vision structurée-
Fabrice Tshibangu propose une réforme en trois piliers :
- L’exigence du diplôme d’État pour tout recrutement dans les forces de sécurité, afin d’assurer un socle éducatif et civique solide.
- L’instauration d’un service militaire ou civique obligatoire pour tous les jeunes diplômés, comme passage initiatique vers la maturité et la citoyenneté.
- La redynamisation du Service national, avec une orientation vers des actions de développement et de cohésion sociale : assainissement, reboisement, encadrement communautaire.
-L’armée, levier de transformation sociale-
Au-delà de la sécurité, Tshibangu voit dans l’armée une véritable école de vie. Il cite en exemple Karol Wojtyła, pape Jean-Paul II, dont le passage par un contexte militaire difficile aurait forgé son sens du devoir et du sacrifice. « L’armée peut produire des leaders, des prêtres, des enseignants, si elle redevient un lieu de formation, et non un refuge pour les laissés-pour-compte », martèle-t-il.
-Pour une République debout-
Dans un pays miné par l’instabilité sécuritaire, la méfiance envers les institutions et une gouvernance en crise, la refondation des forces de l’ordre pourrait être un levier majeur de transformation. “L’armée et la police ne sont pas des poubelles sociales. Ce sont les colonnes vertébrales de la République”, insiste-t-il.
Le message du président des Jeunes patriotes congolais de la diaspora, à la fois sévère et porteur d’espoir, s’adresse à tous les niveaux : aux autorités politiques, à la jeunesse congolaise et à la société civile. “Bâtir un Congo fort, propre, discipliné et digne passe par l’instruction. La balle est dans notre camp”, conclut Fabrice Tshibangu.
La Rédaction