Le territoire de Muanda, porte d’entrée maritime de la République Démocratique du Congo et futur hub économique atlantique grâce à la construction de son port en eau profonde, est à un tournant décisif de son histoire. Les communautés locales dénoncent la paralysie de la Commission de Gestion du Fond Muanda, privé de frais de fonctionnement depuis Septembre 2024 et s’indignent de l’acharnement judiciaire dont est victime la Présidente de la Commission de Gestion du Fond Muanda (CGFM). Les tracasseries initiées par l’IGF au cours des derniers mois mettent en péril l’ambitieux projet d’assainissement et de renforcement électrique mené à Muanda à l’initiative du Président Félix Tshisekedi, projet capital pour l’avenir de ce territoire.
Les communautés de Muanda sont exaspérées par une cabale apparemment orchestrée par l’Inspection Générale des Finances (IGF). Un rapport frisant l’acharnement rédigé par ses services a circulé sans même que la CGFM n’en reçoive copie. Cet acharnement s’est prolongé par une série de convocations judiciaires inouïes : six fois, la présidente Michelle Makengo a été auditionnée par six magistrats différents du parquet de Kinshasa, sur la base d’une plainte lancée par un certain Armel Lubadika, se disant représentant de quelques jeunes muandais, et dont les prétentions par rapport à la gestion du Fond Muanda n’ont jamais été validées par la Plénière de la CGFM, où siègent des représentants des communautés locales de Muanda.
Cet acharnement judiciaire ne fait que décrédibiliser l’ensemble du projet Muanda aux yeux des populations, qui saluent et remercient le Président de la République pour ses efforts louables. Toutefois, elles déplorent amèrement les retards inacceptables subis en raison de la paralysie de la CGFM, dont le personnel est en congé technique depuis avril 2025 après plusieurs mois d’impayés.
Pourtant, les faits sont clairs. La CGFM a reçu 900 000 USD de frais de fonctionnement payés par le Trésor public depuis avril 2022, soit 50 000 USD chaque mois, en dehors des 10 millions USD alloués par le gouvernement pour le développement de Muanda. De manière inexplicable, depuis septembre 2024, ces frais de fonctionnement ne sont plus payés, et il semblerait que le ministre des Finances Doudou Fwamba veuille remettre en question l’existence même de la CGFM, selon des sources proches, il n’aurait aucune ligne budgétaire pour en assurer le fonctionnement.
Initialement, le ministre Didier Budimbu avait exprimé une préférence pour la construction d’une université et d’une école des arts et métiers. Mais la population de Muanda, dans une démarche pragmatique, a collectivement et majoritairement exprimé son souhait que les 10 millions du Fond Muanda soient affectés prioritairement à l’électrification. Cette volonté a été signifiée sans équivoque lors de la Plénière de la CGFM, composée de la Société civile et des représentants des communautés locales.
La CGFM, en parfaite conformité avec ces attentes, a acheté le matériel électrique essentiel à l’assainissement du réseau. Sur les 10 millions de dollars du Fond Muanda, 75% ont été alloués à l’acquisition de ce matériel. 5 véhicules 4×4 ont été achetés pour les autorités territoriales, ainsi que du matériel de pêche, des outils agricoles, des moteurs hors-bords et des tracteurs, répondant ainsi à des besoins diversifiés des communautés. Cependant, l’accent majeur a été mis sur l’électrification par la présidente Michelle Makengo, soucieuse de rencontrer les attentes prioritaires de la population.
En plus de la paralysie fonctionnelle imposée par le ministère des Finances à la CGFM, le rôle de PERENCO sera déterminant comme partenaire essentiel des communautés pour la fourniture d’électricité, délivrant actuellement 1,3 MW, avec ses turbines à gaz. La PERENCO exige que le gouvernement finalise l’acquisition d’une centrale thermique avec la BAD pour augmenter sa part dans la production d’électricité. La Présidence de la République, consciente de l’urgence, a d’ailleurs demandé à l’ANSER de coopérer avec PERENCO. Dans le cadre de ce projet prioritaire piloté par la Présidente Michelle Makengo, la CGFM a acquis 16 transformateurs électriques, prêts à être installés, mais leur mise en service est conditionnée par la construction de cette centrale thermique. Sans cette centrale, et tant que le raccordement à la centrale d’Inga n’est pas à l’ordre du jour, le projet ne peut avancer. PERENCO devrait à terme augmenter sa capacité de 1,2 à 3 MW pour répondre aux besoins croissants, mais ce projet est bloqué dans l’attente d’un financement de la Banque mondiale pour la construction de cette centrale thermique, confiée à l’ANSER.
La population de Muanda s’impatiente et déplore l’acharnement injustifié contre la Présidente Michelle Makengo. Sa détermination pour l’assainissement et le renforcement du réseau électrique de Muanda est saluée par la société civile, qui s’impatiente de voir des résultats concrets après trois années d’existence du Fond Muanda. Rappelons que la gestion du Fond Muanda a été effectuée collégialement par la CGFM et l’ancien ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu, avec l’implication du Directeur Général du BCECO Jean Mabi pour la définition des projets.
Le Président de la République, initiateur du Fond Muanda, est appelé à s’impliquer personnellement pour que la CGFM présidée par Michelle Makengo puisse continuer sa mission sans subir des tracasseries juridiques qui n’ont pu prendre en défaut sa gestion. Ces tracasseries énervent la population de Muanda, perçues comme étant initiées par une main noire hostile au Président Félix Tshisekedi. De plus, compte tenu de l’importance croissante du territoire qui abrite le port en eau profonde en construction avec la contribution du Qatar, la CGFM devrait recevoir des fonds supplémentaires pour rencontrer les attentes croissantes de la population en matière d’électrification. Sans quoi, le décollage économique de Muanda, attendu par les retombées du port, sera sérieusement compromis face à l’intensification de la demande en électricité découlant des nouvelles infrastructures portuaires.
Les communautés de Muanda lancent un vibrant appel au Président Félix Tshisekedi pour que la CGFM soit érigée en structure permanente d’accompagnement des projets de développement des communautés locales initiés grâce aux redevances payées par la PERENCO. Les populations locales pressent l’actuel ministre des Hydrocarbures Aimé Molendo Sakombi à proposer un projet d’ordonnance pour renforcer la CGFM car l’avenir de Muanda est en jeu.
Ir Léon ENGULU III
Consultant communautaire