Le Gouvernement Congolais doit impérativement retirer sa décision celle de l’ouverture de 52 blocs pétroliers dans la cuvette centrale, laquelle a été prise le 02 Mai 2025 lors du dernier Conseil des ministres présidé à Kinshasa par le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. C’est la demande formulée le Lundi, 05 Mai 2025 par la Coalition Notre Terre Sans Pétrole ce, à travers un communiqué de presse dont la copie est parvenue à notre rédaction.
Voici l’intégrité de son message :
NTSP,
Communiqué de presse n°004/NTSP/05/2025
Notre Terre Sans Pétrole : Pétrole contre forêts, un choix destructeur du Gouvernement
La coalition Notre Terre Sans Pétrole, qui regroupe 176 organisations Congolaises et internationales, dénonce avec la plus grande fermeté l’ouverture de 52 nouveaux blocs pétroliers dans la cuvette centrale . Cette décision a été annoncée par le Gouvernement de la République démocratique du Congo lors du Conseil des Ministres du 02 Mai 2025. La coalition demande l’arrêt immédiat de ce processus, qui suscite une vive inquiétude au regard de ses conséquences écologiques, sociales et climatiques.
Un choix incompatible avec l’engagement de la RDC comme « Pays solution »
Alors que la RDC cherche à se positionner comme un acteur clé dans la lutte mondiale contre le dérèglement climatique, et tirer ainsi de la manière durable le maximum de bénéfice de crédit carbone, cette relance massive de projets d’exploration pétrolière en plein cœur du bassin du Congo est une incohérence majeure.
Elle met en péril les écosystèmes forestiers les plus denses et les plus riches du pays, libérant d’énormes quantités de carbone et menaçant la biodiversité. L’implication d’experts du ministère de l’Environnement cherche à verdir une politique fondamentalement incompatible avec la protection de l’environnement, le respect de l’Accord de Paris et les engagements, tant nationaux qu’internationaux, pris par le pays.
Un coup dur porté au Couloir Vert Kivu – Kinshasa
La zone ciblée par ces nouveaux blocs recoupe une grande partie du Couloir Vert Kivu – Kinshasa ( CVKK ), un projet ambitieux de restauration écologique et de développement durable.
Ce chevauchement menace non seulement de compromettre les financements et partenariats internationaux qui accompagnent ce projet, mais aussi de décrédibiliser l’ensemble des initiatives censées incarner la vision de la RDC comme » pays-solution « .
Comment prétendre défendre la transition écologique mondiale tout en organisant la destruction programmée d’un des derniers grands puits de carbone de la planète ?
Une répétition des échecs passés à Moanda
L’expérience de Moanda, où l’exploitation pétrolière se poursuit depuis des décennies, démontre l’échec cuisant de cette logique extractiviste : polution chronique des sols et des eaux, atteinte irréversible à la biodiversité marine et côtière, multiplication des problèmes de santé publique, tensions communautaires, destruction de l’environnement et absence totale de retombées positives pour les populations . Pourtant dans le monde, l’exploitation pétrolière provoque des dégâts écologiques catastrophiques et entraîne de graves violations des droits des communautés locales.
Reproduire ce modèle dans la cuvette centrale a si grande échelle reviendrait à sacrifier les communautés locales et peuples autochtones sur l’autel d’un développement illusoire, court-termiste et fondamentalement injuste.
Un risque évident de répéter l’échec de 2022
En 2022, l’appel d’offres avait déjà échoué a suscité l’intérêt des acteurs du secteur, en grande partie en raison de la non viabilité économique des projets proposés. Relancer aujourd’hui une telle démarche, dans un contexte climatique et financier encore plus défavorable, expose la RDC à un nouvel échec. Au lieu de persister dans cette voie illusoire, le pays devrait s’engager pleinement dans un développement fondé sur la protection et la valorisation de ses forêts.
La coalition Notre Terre Sans Pétrole exige :
- L’arrêt immédiat du processus de mise en vente des 52 blocs pétroliers dans la cuvette centrale ;
- L’annulation des trois blocs pétroliers et gaziers déjà attribués ;
- Un moratoire complet sur l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière en RDC.
- Elle appelle enfin les partenaires internationaux, bailleurs, agences multilatérales et entreprises à ne pas soutenir, financer où participer à ces projets destructeurs, qui trahissent les aspirations du peuple Congolais à un avenir de paix, de justice et de dignité.
Mufu Mabala