La ministre provinciale Jeannette Ntanga, grand espoir et porte-étendard des femmes du Maï-Ndombe

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« Il est souhaitable d’épingler les stéréotypes culturels qui persistent à l’égard des femmes politiques, injustement réduites à des bénéficiaires gracieuses […] Malgré les efforts du Chef de l’Etat à promouvoir les femmes, nous constatons encore des mentalités rétrogrades qui, à travers les réseaux sociaux, refusent de reconnaître la méritocratie dans l’ascension politique et sociale des femmes. »

Ces paroles fortes, qui interpellent surtout les misogynes, ont été prononcées par la Porte-parole du Président de la République, Tina Salama, lors du tout récent mois de mars dédié aux droits des femmes congolaises. Victime des attaques sur les réseaux sociaux, cette proche collaboratrice de Félix Tshisekedi a particulièrement pointé du doigt les discours qui dénient aux femmes toute progression fondée sur la compétence et le mérite.
Seulement un mois après, la ministre provinciale en charge de l’Environnement et Développement durable, Budget, Genre, Famille et Enfant dans la province du Maï-Ndombe, Jeannette Ntanga Mimiongo, subit des attaques similaires, des propos diffamatoires et discriminatoires sur les mêmes réseaux sociaux. Etant donné que toute l’attention de la classe dirigeante semble se focaliser sur Kinshasa, la capitale, c’est très souvent l’omerta sur les atteintes aux droits des femmes dans l’arrière-pays, le Congo profond.

Sur la page Facebook de Mai-ndombenews.net, l’on peut lire notamment : « Repêchée par le gouverneur Nkoso Kevani sur la deuxième liste de l’équipe gouvernementale de Maï-Ndombe suite à la clameur publique, madame Jeannette NTANGA Mimiongo a reçu le portefeuille de … Malgré son entrée tant réclamée par les femmes du Maï-Ndombe pour créer de l’équilibre au sein du gouvernement provincial, madame Jeannette NTANGA demeure l’ombre d’elle-même d’après plusieurs observateurs… » Un autre extrait tiré du même organe renchérit : « La province n’a pas d’argent », une phrase qui cache l’incompétence de certains ministres. »

Faveur à la femme ou obligation constitutionnelle ?

Ce n’est nullement une infox ou contre-vérité quand le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, est présenté comme étant « le champion de la masculinité positive ». C’est une vérité car, depuis son arrivée au pouvoir, il met en application certains prescrits de la Constitution de la République démocratique du Congo que feignait d’ignorer ou de mettre en veilleuse le régime passé.

En effet, les articles 5, 14 et 15 de ladite Constitution établissent une base juridique pour les politiques d’égalité et d’équité. Avant-dernier et dernier alinéa de l’article 14 dispose : « La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantie la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions. La loi fixe les modalités d’application de ces droits. » Faire partie d’une institution du pays n’est donc pas une faveur à la femme mais plutôt une obligation constitutionnelle.

Pour la toute première fois dans l’histoire de ce vaste pays au cœur de l’Afrique, une femme, en l’occurrence, Judith Suminwa Tuluka, a été nommée à la tête du gouvernement central par le Président Tshisekedi. C’était le 1er avril 2024, soit pratiquement près de 64 ans après l’accession du Congo à l’indépendance. Le 29 mai de la même année, une équipe gouvernementale de 17 femmes contre 37 hommes a été rendue publique. Dans ce gouvernement Suminwa, les femmes représentent 31%. Alors comment se fait-il que dans le gouvernement provincial du Maï-Ndombe, la présence d’une seule et unique femme, Jeannette Ntanga, sur un total de 10 membres, soit mal perçue par certains esprits tordus ? N’est-ce pas par misogynie ?

Qui est Jeannette Ntanga Mimiongo ?

Elle est le grand espoir et la porte-étendard des femmes du Maï-Ndombe, l’une des 26 provinces de la RDC. Tout le monde reconnait, y compris ses détracteurs, que sa nomination comme ministre provinciale de l’Environnement et Développement durable, Budget, Genre, Famille et Enfant, a été tant réclamée par les femmes de cette contrée. Elle est, depuis 2019, détentrice d’un Diplôme Master Spécial, en Economie Marketing et Gestion des Institutions UN ACADEMIA INTERNATIONAL. Elle est aussi diplômée de l’Université Pédagogique Nationale (UPN) où elle s’est spécialisée en pédagogie appliquée en Histoire et Science sociale.

Sur le long curriculum vitae de Jeannette Ntanga Mimiongo, il est écrit noir sur blanc : « Mes compétences et connaissances sont combinées à l’expérience pratique et à une volonté affirmée de servir l’intérêt public, cela positionne mon profil solide dans tous les domaines en général et surtout dans le domaine de Budget, Finance et Plan pour avoir participé aux travaux de conception du Programme de Développement des 145 Territoires (PDL-145T) et aux travaux d’élaboration de la feuille de route pour la réforme améliorant le climat des affaires en juillet 2021. Ma capacité à allier gestion financière, communication politique et engagement social est un atout majeur dans un environnement dynamique. » Plusieurs autres formations à son actif y sont détaillées. Ces acquis mettent en évidence sa compétence, sa méritocratie. Elle n’est donc pas une parvenue parachutée.

« La province n’a pas d’argent »

Cette phrase ne doit normalement pas étonner celles et ceux qui sont dans les secrets de la gestion de la Res publica. Au cours d’une séance plénière mémorable à l’Assemblée nationale durant ce mois d’avril 2025, le président de cette institution, Vital Kamerhe, a lâché cette parole qui a fait mouche : « Nous sommes fatigués de continuer à nous débrouiller avec le peu de moyens qui nous reviennent à nous comme individus pour acheter du papier pour l’Assemblée nationale. Ça risque d’être une habitude. Alors que chaque institution doit avoir des frais de fonctionnement, l’Assemblée nationale ne doit pas être considérée comme une petite institution, il faut que nous fonctionnions dans de bonnes conditions. »

Si déjà au cœur du pouvoir à Kinshasa la situation financière se présente de façon si déplorable, qu’en sera-t-il dans les coins les plus reculés comme à Inongo et ailleurs. Que peut le gouverneur Nkoso Kevani sans argent (moyens) ? Que peut la ministre Jeannette Ntanga sans argent (moyens) ? Absolument rien. La critique est aisée mais l’art est difficile, disait Philippe Néricault. « La province n’a pas d’argent. », ne cache pas l’incompétence des membres du gouvernement du Maï-Ndombe mais, bien au contraire, c’est une triste réalité à laquelle font face quasiment toutes les provinces. L’interminable bataille institutionnelle pour la rétrocession des 40% aux provinces par le pouvoir central, qui est pourtant une obligation constitutionnelle, en est une parfaite illustration.

Enfin, les détracteurs de madame Jeannette Ntanga Mimiongo lui reprochent également son manque d’initiatives, son absence sur terrain. Beaucoup d’observateurs avertis dans le Maï-Ndombe pensent qu’elle ne peut pas faire ombrage à son chef hiérarchique, le gouverneur de province. Encore moins devancer celui-ci. A une certaine époque, l’opinion publique et la presse qualifiaient Nicolas Sarkozy « d’hyper-président » parce qu’il était omniprésent sur terrain, dans toutes les activités. Les Français avaient l’impression que ses ministres ne servaient à rien. Que faire dans ce cas ?

Durant le mois de mars consacré aux droits de la femme, Jeannette Ntanga, qui est dans ce gouvernement provincial depuis à peine 5 mois, était bel et bien présente et active dans cette partie du pays comme en témoignent certaines images. Qu’on dote cette femme battante et dynamique des moyens conséquents de sa politique en vue de porter un jugement de valeur sans équivoques et impartial. Respect à la femme.

James Mpunga Yende

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