La prétendue présence de Joseph Kabila à Goma suscite des réactions vives en République Démocratique du Congo. Adrien Kasambue, président national de l’Alliance pour le Développement Social, a lancé un appel urgent à la prise de conscience des mandataires et élus du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Selon lui, leur silence face aux événements actuels pourrait être interprété comme une complicité avec les mouvements rebelles, notamment le mouvement terroriste AFC/M23.
Dans un communiqué publié vendredi, le ministre de la Justice a donné instruction à l’Auditeur Général des Forces Armées de la RDC (FARDC) et au Procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites judiciaires contre l’ancien président. Félix Tshisekedi, successeur de Kabila, l’accuse d’être le « vrai commanditaire » de la rébellion qui sévit dans l’Est du pays. Des accusations graves ont été portées, notamment par Mutamba, ministre proche du président actuel, qui a désigné Kabila comme complice dans « l’agression menée par le Rwanda à travers le M23 ».
La situation est d’autant plus préoccupante que Kabila, signataire d’accords que le M23 utilise pour justifier ses actions, soulève des interrogations quant à son rôle dans la crise régionale et l’avenir du PPRD. Kasambue a déclaré que l’apparition de Kabila à Goma confirme son statut de « véritable animateur de la guerre » qui ravage l’Est depuis des décennies.
« Que serait alors le statut de son parti, le PPRD, ainsi que la position de ses élus s’ils ne disent rien ? » s’est interrogé Adrien Kasambue lors d’une conférence de presse. Il a affirmé que l’Alliance pour le Développement Social ne tolérera pas que la RDC soit sous l’influence des « rabat-joie » ou des « aigris ». Kasambue appelle les autorités congolaises à agir rapidement pour sanctionner les membres du PPRD, afin de ne pas laisser leurs mandataires jouer le rôle d’espions au détriment de la République.
Adrien Kasambue n’hésite pas à pointer du doigt d’autres dignitaires, comme Moïse Katumbi, en soulignant que des sanctions similaires devraient être appliquées s’il se rend à l’Est ou se solidarise avec les agresseurs. Il questionne la position de la nation face à ceux qui ne se désolidarisent pas des actions de Kabila, affirmant qu’il est impératif que le Parlement congolais prenne clairement position sur cette question cruciale.
Face à cette gravité, le ministre de la Justice a ordonné la saisie des biens mobiliers et immobiliers de Kabila, une mesure qui pourrait affecter significativement son influence et celle de son parti. Les Congolais attendent des actions concrètes de la part des autorités pour démontrer leur engagement à lutter contre l’impunité et à rétablir la paix dans l’Est.
La pression monte sur le PPRD et ses élus, qui se trouvent à un carrefour crucial : naviguer entre loyauté envers un ancien président controversé et répondre aux attentes d’une population fatiguée par des décennies de conflits.
Cet appel à la prise de conscience est donc essentiel. Les mandataires et élus du PPRD doivent agir avec détermination pour éviter des sanctions et prouver leur engagement envers la nation. La République Démocratique du Congo ne peut plus être le champ de bataille des ambitions individuelles. Il est temps d’agir pour un avenir pacifique et stable.
Jules Ntambwe