Face à la situation sécuritaire de plus en plus instable à l’Est de la RDC, les enseignants des provinces éducationnelles Nord-Kivu 1 et 3 couvrant Goma, Nyiragongo, Rutshuru, Masisi et Walikale, tirent la sonnette d’alarme, afin de réclamer le paiement de leurs salaires, restés impayés depuis janvier 2025.
Dans une correspondance adressée, jeudi 10 avril, à la ministre de l’Éducation nationale, Raïssa Malu, ces enseignants expriment leur indignation face à ce qu’ils qualifient de gestion « injuste » des rémunérations, notamment par la CARITAS Goma, en charge du paiement.
Selon le document, dont une copie est parvenue à la rédaction de Tremplin news.net, les enseignants affirment avoir suivi toutes les procédures administratives exigées notamment celle de la remise des décharges, les procurations, les autorisations de transfert et autorisations de retenue de 1 % pour le virement mobile. Malgré cela, aucun paiement n’a été effectué à ce jour.
Ces enseignements en rages dénoncent également une inégalité de traitement. Certains bureaux gestionnaires et inspections bénéficieraient déjà d’un autre canal de paiement, alors que de nombreux enseignants restent à l’écart, livrés à eux-mêmes.
« Éprouvés par les affres de la guerre et dépassés par la situation actuelle dans notre province, nous lançons un appel à la ministre pour qu’elle intervienne personnellement », peut-on lire dans la lettre.
Ces revendications interviennent alors que les promesses du gouvernement, faites en mars dernier, peinent toujours à se concrétiser. Kinshasa s’était engagé à assurer la rémunération des enseignants dans les zones sous contrôle rebelle. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre.
Notons par ailleurs que, depuis l’occupation de Goma par les rebelles de l’AFC/M23, plusieurs institutions financières ont cessé leurs activités, rendant les opérations de paiement quasi impossibles. Le gouvernement avait promis de mettre en place des mécanismes alternatifs, mais pour bon nombre d’enseignants, ces engagements sont restés silencieux jusqu’à ce jour.
Japhet Punzu