Malgré la situation sécuritaire du pays : « Notre économie est encore plus résiliente qu’hier »( Doudou Fwamba)

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La soirée d’échange organisée le mercredi 9 avril 2025 à l’Hilton Hôtel de Kinshasa, regroupant les journalistes économiques d’investigation du pays et le ministre des Finances, Doudou Fwamba, sous l’initiative de l’ONG toile d’araignée, s’est révélée être un moment d’éclairage citoyen aussi capital qu’instructif. Face à une opinion congolaise soucieuse de comprendre la gestion des finances publiques dans un contexte de restrictions budgétaires liées notamment à la guerre dans l’Est, le ministre des finances a exposé avec pédagogie la situation actuelle du cadre macroéconomique de la République démocratique du Congo. Malgré les vicissitudes liées à la conjoncture actuelle, le ministre a rassuré que l’économie congolaise reste résiliente.

Placée sous la thématique « Ajustement budgétaire et stabilité du cadre macroéconomique face au choc sécuritaire », cette rencontre a permis au ministre de dresser un tableau actualisé des performances économiques du pays. En dressant un état des lieux du contexte hérité en juin 2024 par le gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa, il a rappelé que l’inflation tournait autour de 22 %, avec une monnaie en dépréciation de 4,8 % et une exécution des dépenses en procédure d’urgence dépassant les 23 %. Ce tableau préoccupant a nécessité des ajustements budgétaires rigoureux, combinés à une coordination renforcée entre politiques monétaire et budgétaire, a rappelé le ministre.

Poursuivant son allocution, Doudou Fwamba a souligné une nette décélération du rythme de l’inflation, passée à 10 % en glissement annuel au 31 mars 2025, contre 22 % sur la même période l’année précédente. Cette performance s’est réalisée malgré la persistance du choc sécuritaire dans l’est du pays. En parallèle, la stabilité du taux de change a été maintenue, avec un écart minime entre les marchés bancaires et parallèles. Le ministre s’est amusé à déconstruire l’idée selon laquelle les cambistes se seraient entendus pour maintenir artificiellement le taux autour de 2 850 francs congolais pour un dollar, insistant sur le travail de fond réalisé par les institutions économiques.

« C’est le résultat d’un travail de fond qui s’effectue pour maintenir le cap et éviter la dépréciation », a fait entendre le ministre.

Sur le plan de la croissance, les nouvelles sont encore plus optimistes. Alors que les projections initiales tablaient sur un taux de 4,7 % pour 2024, les performances économiques ont été revues à la hausse : « 6 % selon les partenaires techniques, et même 7,9 % selon les estimations nationales», a révélé le ministre, avant de marteler qu’un fait marquant reste l’émergence d’une croissance hors secteur extractif : 3,2 % en 2024, avec une projection de 4,2 % pour 2025.


Selon le ministre des finances, ce virage vers la diversification économique est présenté comme essentiel pour bâtir une croissance inclusive et pro-pauvre, capable de générer une réelle amélioration du niveau de vie des Congolais.

Doudou Fwamba est également revenu sur la bonne santé des réserves de change, passées de 900 millions USD en 2018 à 6,1 milliards aujourd’hui. «Le niveau d’endettement du pays reste contenu à 18 % du PIB, largement en dessous de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne, qui s’élève à 58,5 %», a-t-il indiqué.
Poursuivant, le ministre des finances n’a pas oublié de citer la parler de la gestion des déficits budgétaires qui, à m’en croire, s’est affranchie de la planche à billets, optant pour des mécanismes plus sains comme l’émission de titres publics. L’évolution de la confiance des investisseurs se lit à travers le fait que 93 % des titres émis depuis mars 2025 sont à moyen et long terme, contre seulement 40 % en juin 2024.

Les secrets de cette stabilité macroéconomique reposent, selon Doudou Fwamba, sur une meilleure coordination entre les politiques budgétaires et monétaires. Les plans de trésorerie étant désormais partagés de manière hebdomadaire avec la Banque centrale du Congo, permet une anticipation efficace des flux de liquidité. « La politique monétaire adoptée reste restrictive, dans le but de contenir l’inflation et de stabiliser les fondamentaux».

Avant de clore son propos, le ministre des finances Doudou Fwamba a rappelé que tous ces efforts s’inscrivent dans la vision d’un Congo prospère et uni, prônée par le Président Félix Tshisekedi. Une vision qui, a insisté le ministre, repose sur une gouvernance rigoureuse, une gestion transparente et une mobilisation accrue des ressources internes.

Fidel Songo

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