L’Université de Kinshasa a été le théâtre d’une rencontre d’importance ce samedi 15 mars, alors que les étudiants de la Faculté des Lettres organisaient une conférence sous le thème : “Un pied dans les études, un pied dans l’entrepreneuriat”. Invité à intervenir au cours de cette messe scientifique, le professeur Patrick Onoya, lobbyiste et stratège en investissement, a captivé l’attention du public en exposant autour du sous-thème : “Quel entrepreneuriat pour la jeunesse de la RDC en temps de guerre ?”.
Un entrepreneuriat adapté au contexte de guerre
Lors de son intervention, le professeur Onoya a souligné l’importance de l’entrepreneuriat, surtout en cette période de conflit, mettant un focus sur l’opportunité que représente l’économie de la défense en ce temps de guerre.

«L’entrepreneuriat est l’art de détecter les opportunités et de répondre à un besoin. Actuellement, la RDC fait face à une guerre qui exige une mobilisation massive de jeunes soldats. Nous devons donc nous demander : comment nourrir ces soldats de manière durable et locale ?», a-t-il expliqué.
Pour répondre à cette épineuse question, le lobbyiste a présenté le projet « Un hectare pour un étudiant» comme catalyseur et une bonne opportunité qui aide les étudiants à s’investir dans l’agribusiness afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire des militaires et même de toute la population congolaise.

« Avec plus de 100 000 soldats engagés, nous devons être en mesure de produire localement leur alimentation. Si nous importons toujours, cela pèse sur notre économie. Encourager la production de maïs, de manioc, de soja et de volaille est une solution viable», a-t-il insisté.
Poursuivant son propos, le professeur Onoya a salué l’initiative des étudiants de la Faculté des Lettres et les a encouragés à embrasser l’entrepreneuriat comme un levier de développement. « Nous devons nourrir ceux qui défendent notre pays», les a-t-il encouragé, en les appelant à s’engager activement notamment dans l’agribusiness. Pour lui, avec cette option de Un hectare pour un étudiant, la jeunesse estudiantine apporte une contribution significative à la nation.
Le financement participatif, une alternative innovante
Conscient des difficultés financières auxquelles font face les jeunes entrepreneurs, le professeur Onoya a présenté la plateforme Likélemba, un outil de financement participatif permettant aux étudiants de collecter des fonds auprès du public via Mobile Money ou cartes bancaires.
« Il est temps que la jeunesse congolaise prenne son destin en main et trouve des moyens innovants pour financer ses projets», a-t-il déclaré.

À son tour, le professeur Paul Omangi, intervenant à la suite du professeur Onoya, a renchéri en mettant l’accent sur la pérennité des entreprises créées par les étudiants. « La guerre finira un jour, mais l’entreprise doit survivre et continuer à jouer son rôle dans l’économie nationale. Il est donc primordial d’acquérir les connaissances et la discipline nécessaires à la réussite entrepreneuriale», a-t-il affirmé.
Selon lui, l’entrepreneuriat est une question de vision et de volonté : « Tout le monde ne sera pas entrepreneur, mais ceux qui le souhaitent doivent avoir une vision claire, une discipline stricte et un réseau solide. Il faut aussi apprendre à gérer ses finances intelligemment et à démarrer avec peu de moyens».
Au terme de la conférence, les étudiants du Cercle des Hommes de Lettres (CERHOL) ont décerné un diplôme de mérite au professeur Patrick Onoya Ntamwe, en témoignage d’une profonde gratitude pour son remarquable contribution à la conférence-débat sous le thème “ dans chaque jeune, un leader”, tenue le 1er février 2025 a l’Universite de Kinshasa.
Fidel Songo