Son pays, la République démocratique du Congo, est agressé. L’armée rwandaise est tenue coupable et complice de cette agression, selon plusieurs rapports des experts des Nations unies, qui indiquent la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais. Une bonne partie du territoire national est occupée depuis bientôt trois ans par les terroristes de l’AFC-M23 soutenus par le RDF. Le président congolais Félix Tshisekedi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est toujours à la manœuvre pour garantir la paix et la sécurité à sa population.
Depuis son divorce avec Kigali, Tshisekedi est sur tous les fronts possibles pour dénoncer l’agression dont est victime son pays et relever ce grand défi de sécuriser la population dont il s’est lui-même donné depuis son élection au premier mandat en 2019.
En effet, si militairement la RDC semble avoir perdu la bataille face à l’ennemi qui se montre coriace, il n’en est pas question pour les autres fronts : médiatique, diplomatique, spirituel… Dans tous les salons diplomatiques, où se rencontrent les décideurs mondiaux, Tshisekedi ne ménage pas d’occasions de parler de la situation que traverse son pays.
Par ailleurs, alors que les prélats catholiques et protestants (CENCO et ECC) lui ont proposé une recette sur la table, laquelle consiste à dialoguer à la fois avec les acteurs politiques de l’opposition, de la société civile, et, même, avec les rebelles du M23, à l’instar des conclusions du récent sommet EAC-SADEC tenu en Tanzanie, Félix Tshisekedi semble être insatiable et mise beaucoup plus sur le front diplomatique. Hier jeudi, le Chef de l’État congolais s’est envolé pour l’Allemagne, où il prendra part du 14 au 16 de ce mois à la 61ème Conférence de Munich sur la sécurité.
Cette rencontre constitue une véritable aubaine pour Félix Tshisekedi de faire entendre une fois de plus la voix de son pays qui a perdu plus de 10 millions de personnes dans cette guerre de l’Est vieille de plus de 30 ans.
Rwanda, l’étau se resserre
La bataille est, à ce stade, militairement perdue pour la RDC, qui a totalisé au cours des affrontements qui ont eu lieu fin janvier dernier plus de 3000 morts civiles et militaires, et dont des entités comme Bunagana, la ville de Goma et plusieurs autres localités sont sous l’occupation de l’ennemi. En revanche, sur le plan diplomatique, la RD-Congo prend de l’ascendant sur sa rivale Rwandaise.
Hier jeudi, un référendum a été organisé au parlement européen à l’issue duquel 4 voix seulement ont voté contre et 443 voix ont voté pour suspension immédiate du protocole d’accord UE-Rwanda sur les chaînes de valeur durable pour les matières premières. Cela du fait de son implication implicite dans la guerre au congo.
Les députés européens ont demandé que cette suspension soit maintenue jusqu’à ce que le Rwanda prouve qu’il a mis fin à son ingérence et qu’il a cessé d’exporter des minerais extraits des zones contrôlées par le M23.
Cette résolution sur l’escalade de la violence dans l’Est de la RDC largement adoptée par les élus européens marque une autre victoire diplomatique de la RDC. En outre, des pétitions ont été introduites auprès des partenaires du Rwanda, dont le club français PSG, pour annuler leurs partenariats avec le régime sanguinaire de Kigali, agresseur de la RDC.
Fidel Songo