La République démocratique du Congo RDC, compte plus des 11 000 cas confirmés (personnes atteintes) de Mpox depuis la recrudescence de l’épidémie liée à ce virus en fin 2022. En septembre 2023, une nouvelle souche du Mpox a été découverte au pays. Bien que virale selon l’Organisation mondiale de la santé OMS, les débats autour de cette nouvelle souche de Mpox ne cessent d’alimenter des discussions dans les médias sociaux. Orienté pour certains à des désinformations, l’origine de la nouvelle variante déclarée en RDC est au centre de ces débats.
Contexte
En mai 2022, une importante épidémie de Mpox avec des virus de clade IIb a touché 109 pays non endémiques, associée à des contacts sexuels avec des hommes. L’épidémie a entraîné plus de 102 000 cas dans le monde et la déclaration de la première urgence de santé publique de portée internationale (USPI) a été faite par l’Organisation mondiale de la sante OMS en date du 14 août 2024. La RDC a été considérée comme le foyer de l’épidémie avec la découverte pour la première fois d’une nouvelle souche de Mpox.
Dans la suite de l’épidémie de Mpox et de la découverte d’une nouvelle souche en RDC, un message posté sur le compte X de franceinfo que nous avons consulté, attire notre attention. “ Plus agressive, plus contagieuse, plus mortelle, une nouvelle souche de Mpox, apparue en RDC il y a quelques mois, a déjà contaminé 42 500 personnes et fait plus de 1100 morts. L’OMS a lancé son plus haut niveau d’alerte”, dit le message.
Une fois posté, ce message suscite diverses réactions. Dans le fil de discussions sur le compte X du média cité, un commentaire veut démontrer que le Mpox dont la souche apparue en RDC tire comme origine, un laboratoire de fabrication des vaccins.
Le Mpox et son origine
La variole simienne (mpox) selon Unicef est une maladie contagieuse causée par un virus d’origine animale. Connue sous le nom de “Monkeypox” en anglais, la maladie est caractérisée par des éruptions cutanées sévères. La transmission se fait par contact étroit avec un animal, une personne ou des matériaux contaminés. Il se propage de personne à personne par contact avec des gouttelettes respiratoires infectieuses, des lésions cutanées ou des objets contaminés.
Pour ce qui est de la République démocratique du Congo (RDC), une étude intitulée; “ Diversite genomique du virus clade I mpox en Republiaue democratique du Congo, 2018-2024: predominance de la transmission zoonotique”, atteste que le premier cas de mpox humain a été identifié en 1970 au pays. Depuis sa découverte, poursuit-il, des cas ont été principalement signalés dans les régions rurales et forestières tropicales du bassin du Congo en RDC, dans les pays voisins et en Afrique de l’Ouest.
Depuis lors, révèle cette étude, des milliers de cas humains ont été signalés en Afrique. La charge la plus élevée étant enregistrée en RDC avec plus de 95% des cas signalés. Ce qui a fait que, un système national de surveillance est en place depuis 2021.
Historiquement, poursuit ladite étude, la plupart des épidémies de Mpox en Afrique résultaient d’événements de débordement zoonotique, suivis d’une transmission interhumaine limitée par contact étroit. De plus, des cas sporadiques de clade II associés à des voyages ou à la faune sauvage ont été documentés dans des régions non endémiques ayant un lien épidémiologique avec des foyers africains.
De plus, l’épidémie a également atteint les pays voisins à l’Est, comme le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya et le Burundi. Des rares cas de Mpox ont été signalés en Europe et en Asie. Les données cliniques soutiennent l’idée que le virus se propageait probablement et également par contact sexuel. Ce qui confirme qu’il est bien établi que la transmission interhumaine est la principale cause de l’épidémie de clade Ib au Sud-Kivu. De Kamituga une région minière ou la nouvelle souche de l’épidémie a été signalée pour la première en septembre 2023, le Mpox s’est propagé dans d’autres villes du Sud-Kivu avant d’atteindre Goma au Nord-Kivu. Des cas avec le nouveau souche (clade Ib) ont également été signalés à Kinshasa la capitale, depuis juillet 2024.
Que retenir de la nouvelle souche du Mpox en RDC.
Des différents clades de Mpox réapparus dans le monde, l’OMS a confirmé la présence d’une nouvelle souche du virus Mpox en RDC. Elle est un sous clade du clade I. Son mode de propagation est interhumain, “ Une nouvelle souche du virus du clade I (clade Ib) a été signalée pour la première fois en RDC en 2023. Il s’est propagé par voie sexuelle et par d’autres types de contacts étroits. Des études sont en cours pour connaître les propriétés de cette nouvelle souche”, déclare-t-elle.
Les souches du virus de Mpox sont divisées en deux principaux clades (I et II). Les clades I et II sont respectivement en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest selon l’étude consultée. Le clade II est subdivisé en clade IIa, qui contient les virus de l’Ouest du Dahomey Gap en Afrique de l’Ouest, et en clade IIb, qui regroupe toutes les séquences de l’épidémie mondiale de Mpox de 2022 ainsi que des séquences obtenues au Nigeria et à l’Est du Dahomey Gap. Grâce à une analyse génomique récente des souches MPXV dans l’Est de la RDC, ladite étude atteste avoir identifié un sous-clade distinct au sein du clade I, désigné comme clade Ib.
Le clade Ib a été détecté dans la zone de santé de Kamituga en septembre 2023 pour la toute première fois. Cette zone de santé est située dans la province du Sud-Kivu en RDC. L’OMS révèle que ; « A Kinshasa où l’épidémie est en grande partie due à une transmission entre adultes, de plus en plus de cas concernant des enfants sont aussi signalés. Cela, à la suite de contacts physiques étroits au sein des ménages ou communautés. Les adultes de 50 ans ou plus martèle OMS, sont moins touchés, probablement en raison de l’immunité conférée par une vaccination antérieure contre la variole ».
De la riposte de Mpox en RDC sous clade Ib.
Les partenaires internationaux de la RDC appuient le Pays dans la vaccination et la sensibilisation sur les mesures préventives contre le Mpox. Des efforts mis ensemble pour contenir la nouvelle souche découverte au pays. Malgré une diminution significative du nombre de cas dans le monde, cette épidémie est toujours en cours. Pour la semaine 50 depuis la déclaration du clade Ib en RDC, le Ministère de la santé fait état des 760 cas suspects signalés avec un taux de létalité (risque des décès) statique soit de 0%, pour la semaine allant du 09 au 14 décembre 2024. Depuis le début de la flambée de cas (semaine 1 à la semaine 50) affirme le message sur le compte X du Ministère de la santé en RDC; 56 518 cas suspects ont été rapportés parmi eux, 12 516 cas confirmés de Mpox et 1 285 décès enregistrés au pays.
La guérison au Mpox est possible, « La plupart des personnes guérissent spontanément du Mpox en quelques semaines avec un traitement symptomatique et de soutien », explique Unicef. Et de poursuivre, « Toutefois, la maladie peut être grave, voire mortelle, si elle n’est pas prise en charge à temps ».
Pour se protéger et protéger les familles, l’Unicef recommande le lavage régulier des mains avec de l’eau et du savon ou en utilisant du gel hydroalcoolique. Évitez tout contact avec des personnes malades, des dépouilles ou des surfaces contaminées, ainsi que la manipulation ou la consommation de viande d’animaux malades.
En conclusion, rien ne soutient ou ne prouve jusqu’à présent l’idée selon laquelle, la nouvelle souche du Mpox détectée pour la première en RDC, tire comme origine un laboratoire des fabrications des vaccins. Soutenir une telle pensée s’avère donc sans fondement. Une telle publication tombe sous le coup d’une vaste stratégie de désinformation. Des conséquences à une telle stratégie de désinformation peuvent être incalculables face à une épidémie dont la souche déclarée virale circule encore et fait des victimes.
Trésor Mpanda
On partage avec vous nos sources fact-check. N’hésitez pas à vérifier comme nous, pour enrichir les orientations.
Le lien menant vers le message X de franceinfo,https://x.com/franceinfo/status/1850146201191997798
Le lien menant vers le message en commentaire qui attire notre intérêt, https://x.com/elec781/status/1850170410228211726
Le lien menant vers l’étude qui nous a donné des arguments, https://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(24)01199-1
Le lien menant vers le site de l’Organisation mondiale de la santé OMS, https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/mpox?gad_source=1&gclid=CjwKCAiA9vS6BhA9EiwAJpnXw-TNOfXD27t2Ci_hHyW65c6yyb2oWnhcUPaVj5JzwqCZY93n5C2uhhoCEvEQAvD_BwE
Le lien menant vers le compte X du Ministère de la santé de la RDC, https://x.com/MinSanteDRC/status/1869327346995532266
Le lien menant vers le site de l’UNICEF, https://www.unicef.org/drcongo/variole-simienne