RDC : Jérôme Sekana alerte sur le danger économique lié à la suppression des taxes à l’importation sur l’huile de palme 

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La suppression des taxes à l’importation et la réduction des prix de certains produits de première nécessité en République démocratique du Congo sont source d’inquiétude pour l’ASBL Toile d’Araignée et son coordonnateur national, Jérôme Sekana. Lors d’un point de presse tenu récemment, l’organisation a mis en garde contre les risques d’effondrement de l’économie nationale, notamment dans le secteur de l’huile de palme produite localement par les congolais.

Toile d’Araignée estime que le gouvernement devrait protéger la production locale en n’autorisant pas l’importation de produits qui représentent plus de 80% de la qualité générale sur le marché congolais, comme l’huile de palme. Selon les chiffres avancés par l’ASBL, la RDC a besoin de 550 000 tonnes d’huile de palme par an pour répondre à la demande nationale, alors que la production locale atteint déjà 301 000 tonnes.

En baissant le prix de l’huile de palme importée, le gouvernement risque de compromettre la production locale, mettant en péril des centaines de milliers d’emplois dans le secteur agroalimentaire. Toile d’Araignée craint également une concurrence déloyale pour les producteurs locaux, qui pourraient être confrontés à des importations de produits à bas prix, en provenance de pays comme la Malaisie, l’Indonésie ou la Thaïlande.

« Nous voulons bien sûr réduire le coût de la vie pour les Congolais. Mais la manière d’y parvenir est d’investir dans une industrie locale florissante. En permettant les importations illégales, nous mettons le pays à la merci de produits de qualité inférieure.  À long terme, nous serons otages des étrangers. Le projet de loi (sur la suppression des taxes à l’importation des produits de première nécessité) réduira également les investissements locaux et l’emploi ».

Pour l’ASBL, cette politique risque de fragiliser un secteur essentiel de l’économie congolaise, représentant 20% du PIB du pays et employant directement plus de 1,5 million de travailleurs. En favorisant les importations au détriment de la production locale, la RDC compromet son objectif d’autosuffisance alimentaire et de développement économique durable.

« L’industrie agroalimentaire en RDC est un pilier essentiel de l’économie nationale, représentant environ 20 % du PIB. Avec une production annuelle de millions de tonnes de produits tels que le maïs, le manioc, le riz, l’huile de palme, le sucre, la viande, et le poisson, ce secteur est crucial pour la sécurité alimentaire et le développement économique et social de notre pays»,

Toile d’Araignée en appelle au gouvernement pour reconsidérer sa décision et protéger les intérêts des producteurs congolais. Selon Jérôme Sekana, il est nécessaire d’investir dans une industrie agroalimentaire locale prospère pour garantir la souveraineté alimentaire du pays et éviter une dépendance excessive aux importations étrangères.

Cette ASBL pense que « le pays ne pourra jamais augmenter son PIB de manière significative ni atteindre l’autosuffisance alimentaire tant convoitée…En favorisant les importations, on privilégie les producteurs étrangers, notamment de Malaisie, Indonésie, Thaïlande, et Inde, au détriment des producteurs locaux».

Fidel Songo 

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