Pour célébrer sa 36 ème année d’existence, le Cercle des étudiants en économie monétaire de la faculté de l’économie à l’Université de Kinshasa a organisé, hier mardi 15 août 2023, une conférence-débat autour de l’impact des innovations technologiques sur la gestion des banques de détails et inclusion financière en RDC. Parmi les intervenants au cours de cette messe scientifique, se trouvait, le lobbyiste et stratège en investissement, Patrick Onoya Tambwe.
Ce dernier a dans son speech défendu et prouvé, à haute voix, la nécessité de miser, tant soit peu sur La Poste, pour la garantie d’une inclusion financière à travers la RD. Congo.
D’emblée, Patrick Onoya a d’abord défini l’inclusion financière qui, selon lui, n’est rien d’autre qu’un facteur essentiel de réduction de la pauvreté et de promotion de la prospérité partagée. Il estime, néanmoins, qu’au regard des avantages bien connus qu’elle apporte par rapport à d’autres prestataires des services financiers; notamment par ses points de contact et, surtout, la confiance qu’elle inspire à la population, La Poste est le seul organe de confiance sur quoi l’Etat congolais devrait miser en vue de l’accomplissement du principe de finance pour tous, au regard également de l’obligation de service universel à laquelle elle est tenue et qui s’étend aux populations défavorisées et aux zones rurales sans distinction.
‘’Trou noir financier’’
Patrick Onoya pense que la République démocratique du Congo est un ‘’Trou noir financier’’. Cela, par le simple fait de son faible taux d’inclusion financière dans les statistiques africaines.
« Nous avons mentionné que le taux d’inclusion financière en RDC est l’un des faibles d’Afrique, soit autour de 27% en 2022, comparable à un taux de 55% pour l’Afrique subsaharienne. Ce qui est trop bas, et c’est ce qui nous a permis de qualifier la RDC d’un trou noir financier », a fait remarquer le lobbyiste.
Comme pour répondre à la question de savoir en perspective ce qu’il faut faire pour combler ce trou, Patrick Onoya a fait comprendre qu’il n’y a que la Poste qui peut bien combler ce vide.
« La poste à travers le monde est un opérateur financier important, tel que nous renseigne l’union postale universelle qui déclare qu’en 2010, on comptait un milliard six-cent mille comptes postaux de dépôt et d’épargne. Ce qui nous amène à comprendre qu’il y a lieu de compter avec la poste », soulève-t-il.
Dans son élan, le professeur Onoya a montré à quel point La Poste pourrait être un complément important aux banques, « pour atteindre des milieux difficilement atteignables par le banque et les différentes institutions financières ». Ceci, surtout pour sa couverture nationale élargie comptant au moins 360 points de présence, constituant ainsi un avantage concurrentiel non négligeable.
Par ailleurs, Onoya soutient que pour un pays comme la RD. Congo, où la majeure partie de sa population se retrouve en milieu rural et, par conséquent, « exclu du système bancaire » puis, même, avec des multiples problèmes en termes de paie des fonctionnaires dans les coins reculés où l’on ne retrouve pas de banques, il est important que l’Etat se lance dans la démarche de confier la charge de la paie des fonctionnaires à La Poste.
« Nous avons aussi fait remarquer qu’un des leviers serait la paie des enseignants qui s’évalue à 94 millions de dollars le mois. Et si cela pouvait passer par la poste, à travers son service financier qui pourrait être efficacement développé, cela pourrait un tant soit peu réduire l’exclusion financière dans laquelle se retrouve au moins 40 millions d’adultes à travers la RDC», a-t-il conclu.