Depuis plusieurs mois, les rapports des organisations nationales et internationales de défense des droits humains ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur des actes de violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo. De paisibles citoyens sont arrêtés, emprisonnés ou harcelés, souvent sans savoir pourquoi, et parfois même, ils disparaissent sans laisser de traces.
Parmi eux, Edo Mukenzi, un employé à la Société nationale d’électricité (SNEL), dont la famille est aujourd’hui sans nouvelles.
D’après les témoignages des membres de la famille de cet agent de la SNL, tout a commencé le 21 février dernier. Selon le récit, Edo fait partie d’une équipe de techniciens mandatés pour assurer la maintenance de la cabine électrique dans la résidence du sénateur Flory Ntumba, située à la 8ᵉ, dans le quartier industriel de la commune de Limete à Kinshasa. Après avoir terminé leur mission, tous les membres de l’équipe regagnent normalement leurs domiciles.
Mais, dès le lendemain, un drame survient. Le bureau du Sénat annonce que le sénateur Flory Ntumba s’est donné la mort en sautant du troisième étage de son immeuble alors que son appartement était en proie aux flammes. D’après les témoignages, le sénateur avait réussi à sauver ses enfants, mais son épouse, elle, demeure introuvable.
Cet événement tragique a bouleversé l’opinion publique. Toutefois, malgré l’émotion, aucune enquête approfondie n’a permis d’établir les causes exactes de l’incendie.
Ce qui inquiète encore plus, c’est que la SNEL, directement liée aux travaux de maintenance, n’a jamais été officiellement convoquée par les autorités pour une quelconque enquête. Seul Edo Mukenzi a été été arrêté par des individus se présentant comme des agents des services de sécurité. Depuis, il a disparu. Certaines sources renseignent que M. Mukenzi a été emmené vers une destination inconnue, par des hommes non autrement identifiés.
Un membre de sa famille a affirmé que le domicile du technicien Edo Mukenzi, situé au numéro 79, avenue Palabala, quartier Bisengo, commune de Bandalungwa, aurait été à plusieurs reprises visité par ces mêmes agents, plongeant sa famille dans l’angoisse et la peur. Craignant pour leur propre sécurité, plusieurs membres de sa famille se sont également volatilisés, sans qu’on sache où ils se trouvent.
Aujourd’hui, plongés dans l’incompréhension et la douleur, les proches de Edo Mukenzi lancent un appel déchirant : ils sollicitent l’aide des organisations de défense des droits humains, des confessions religieuses et de toutes les personnes de bonne volonté pour retrouver leur fils, frère, époux ou père, vivant ou mort.
Chaque jour qui passe sans nouvelles aggrave leur inquiétude et renforce l’urgence d’agir.
Geancy Kalema
