RDC : le PVR de Moussa Kalema dénonce la tentative de dissolution de 13 partis politiques de l’opposition et appelle à la résistance civique

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Dans une déclaration politique rendue publique ce lundi 3 novembre 2025, le Parti des Vertus Républicaines (PVR), à travers son président national Moussa Kalema Sangolo-Zaku, condamne vigoureusement la démarche du Ministère de l’Intérieur visant la dissolution de treize partis politiques membres de la plateforme « Sauvons la RDC ». Le PVR estime qu’il s’agit d’un recul grave de la démocratie congolaise et appelle le Conseil d’État à rejeter cette requête jugée anticonstitutionnelle, tout en exhortant le peuple à une résistance civique pacifique face à ce qu’il qualifie de dérive autoritaire du pouvoir en place.

PARTI DES VERTUS RÉPUBLICAINES (PVR)
BUREAU POLITIQUE

Déclaration politique relative à la tentative de dissolution de 13 partis politiques par le Ministère de l’Intérieur

I. Contexte et faits récents

Le Ministère de l’Intérieur a saisi le Conseil d’État en vue de la dissolution de 13 partis politiques, membres de la plateforme « Sauvons la RDC ». Cette initiative constitue un recul grave pour la démocratie, depuis la libération des partis politiques par le Maréchal Joseph Kabila Kabange.

Il est essentiel de rappeler qu’après la révolution de 2001, le Président Laurent-Désiré Kabila et son successeur, Joseph Kabila, avaient levé toutes les mesures de suspension frappant les partis politiques de l’époque et autorisé la création de nouveaux partis, favorisant ainsi un pluralisme politique inédit, bien que parfois excessif.

Aujourd’hui, ces actions du Ministère de l’Intérieur visent à faire taire l’opposition, à intimider les acteurs politiques et à entraver le fonctionnement démocratique du pays.

II. Rappel de l’opposition politique durant le régime Kabila

L’opposition politique de l’époque, durant 18 ans du règne de Joseph Kabila et 37 ans de lutte politique cumulée, a été vive, brutale, parfois excessive, souvent injurieuse, mais elle n’a jamais condamné les agressions ou les rebellions, ni reconnu les pays agresseurs à l’Est (Rwanda, Ouganda), contrairement au régime de Kabila qui a dénoncé ces agressions sur les tribunes nationales et internationales.

Malgré ces excès, l’opposition a été une voix utile et nécessaire pour l’équilibre politique, et elle n’a jamais été muselée par le pouvoir de Kabila.

III. Liberté politique et respect des règles démocratiques

Le Parti des Vertus Républicaines (PVR) rappelle que la liberté de réunion et d’expression politique est protégée par la Constitution et la loi organique des partis politiques.
Le simple fait de se réunir, d’échanger et de créer des plateformes ne peut constituer une infraction.

Nous dénonçons fermement les manœuvres du pouvoir visant à criminaliser l’opposition et à prolonger indûment le mandat du clan au pouvoir, en violation des principes démocratiques et constitutionnels.

IV. Rappel historique et politique

Le peuple congolais n’a pas la mémoire courte.
Il se souvient des nombreuses rencontres politiques organisées à l’extérieur du pays par ceux qui dirigent aujourd’hui la République.
De l’île de Gorée au conclave de Genval, en passant par Pretoria et Nairobi, ces réunions furent des cadres de concertation de l’opposition congolaise, libres, publiques et pacifiques.

C’est notamment à Nairobi, à la suite d’un long processus politique, que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont signé l’accord fondateur de la plateforme CACH (Cap pour le Changement), qui a conduit à la candidature commune de M. Tshisekedi à l’élection présidentielle de 2018.
Ce fait démontre, sans équivoque, que sous le régime du Président Joseph Kabila Kabange, les acteurs politiques jouissaient pleinement de la liberté de réunion, de mouvement et d’expression.

À cette époque, nul n’a qualifié ces rencontres de complot ni tenté de les interdire.
Le pluralisme politique était une réalité vécue, respectée et protégée, même lorsque l’opposition était virulente, parfois excessive, mais jamais réprimée pour ses opinions.

Il convient aussi de rappeler qu’à l’époque du Président Kabila, il n’existait pas d’exilés politiques.
Aucun acteur politique n’a été contraint à fuir son pays pour ses idées.
Aujourd’hui, en revanche, plusieurs ténors de l’opposition se voient poursuivis, intimidés ou contraints à l’exil, tandis que d’autres sont condamnés à mort ou injustement emprisonnés dans une République dont le Chef de l’État reconnaît lui-même que « la justice est malade ».

Ce constat, d’une gravité extrême, illustre combien l’État de droit est aujourd’hui bafoué et combien la justice, instrumentalisée, sert à étouffer les voix dissidentes plutôt qu’à garantir la vérité et la liberté.

V. Objectifs du pouvoir et atteintes à la démocratie

Le véritable objectif du régime actuel est de briser toute voix discordante, de faire peur aux opposants, afin de faciliter la modification de la Constitution et prolonger le pouvoir du clan.
Cette politique de terreur, de corruption, de bradage de la souveraineté nationale et de scandales financiers est inacceptable et doit être combattue par tous les moyens civiques légaux.

Le pays est aujourd’hui discrédité sur la scène internationale, son prestige terni, et sa population saignée par des pratiques de gouvernance illégales et prédatrices.

VI. Appel au Conseil d’État

Nous demandons solennellement au Conseil d’État de rejeter la demande anticonstitutionnelle du Ministère de l’Intérieur visant à dissoudre ces 13 partis politiques.
Cette décision serait une occasion pour le Conseil d’État de réhabiliter l’image de la justice ternie par les procès de la honte et de protéger le pluralisme politique national.

Liste des partis concernés :

PPRD de Joseph Kabila

LGD de Matata

PISTE pour l’émergence de Seth Kikuni

FDA d’Albert Mukulubundu

COFEDEC de Venant Tshipasa

PNEC de Michel Mawika

AAP de Théophile Mbemba

UDA de Claude André Lubaya

MPCR de Jean-Claude Vuemba

ATD de José Makila

MLP de Franck Diongo

UPC de Thomas Lubanga

ADCP de Corneille Nanga

VII. Appel à la résistance civique

Le Parti des Vertus Républicaines (PVR) appelle tous les Congolais, hommes et femmes, à résister pacifiquement, à dénoncer les injustices, à préserver la démocratie, et à exiger que le pays respecte ses institutions, sa Constitution et la primauté des lois.

Le peuple doit se lever et défendre la liberté, la solidarité et le progrès, car aucun régime prédateur ne peut survivre face à une société civile déterminée et consciente de ses droits.

Fait à Kinshasa, le 3 novembre 2025

Pour le Parti des Vertus Républicaines (PVR)
Président National : Moussa Kalema Sangolo-Zaku

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