D’un ton ferme, Moussa Kalema Sangolo-Zaku, Président national du Parti des Vertus Républicaines, en sigle PVR, et membre du Bureau politique du FCC, dénonce, à travers son dernier mémorandum publié ce mercredi, ce qu’il qualifie de dérive de l’État de droit en République Démocratique du Congo. Il fustige, dans ce document à découvrir intégralement dans les lignes qui suivent, les arrestations arbitraires, notamment des opposants Seth Kikuni et Théophile Mbemba, la répression politique et le recul des libertés fondamentales, tout en appelant à un sursaut républicain fondé sur la vertu, la justice et la raison d’État.
MÉMORANDUM DIPLOMATIQUE SUR LA TRAQUE DES OPPOSANTS ET LA DÉRIVE DE L’ÉTAT DE DROIT EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Par Moussa Kalema Sangolo-Zaku
Président National du Parti des Vertus Républicaines (PVR)
Membre du Bureau Politique du Front Commun pour le Congo (FCC)
I. Introduction : un tournant inquiétant pour la démocratie congolaise
La République Démocratique du Congo traverse un moment d’extrême fragilité politique et institutionnelle.
Les récents événements consécutifs au conclave de Nairobi, organisé sous le signe du dialogue et de la refondation nationale par le mouvement « Sauvons la RDC », ont mis en lumière la persistance de pratiques contraires aux principes démocratiques proclamés par les autorités elles-mêmes.
Les arrestations successives de Monsieur Seth Kikuni, Président du parti Piste pour l’Alternance et l’Émergence, et de Monsieur Théophile Mbemba Fundu, ancien Directeur de Cabinet du Président honoraire Joseph Kabila Kabange et Président du parti Alliance pour l’Alternance et le Progrès (AAP), ont profondément choqué l’opinion nationale et internationale.
Nous saluons leur libération récente, qui demeure cependant incomplète tant que pèse sur eux la menace de représailles ou d’intimidations.
Nous exigeons la levée de toute mesure restrictive de liberté visant ces personnalités politiques et, au-delà d’elles, tous les citoyens ayant pris part à cette initiative patriotique.
II. La liberté politique au cœur de la Constitution congolaise
L’article 23 de la Constitution garantit la liberté d’opinion et d’expression ;
l’article 25 consacre la liberté de réunion et de manifestation pacifique ;
et l’article 61 interdit formellement toute restriction de ces droits fondamentaux, même en période d’exception.
Toute atteinte à ces libertés constitue donc une violation directe de la Loi fondamentale et des instruments internationaux auxquels la RDC a librement souscrit, notamment :
la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (articles 9 et 11) ;
le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (articles 19 et 21) ;
la Déclaration universelle des droits de l’homme (articles 19 et 20).
Ces textes ne sont pas des options politiques, mais des obligations juridiques.
III. Le précédent historique : un double standard manifeste
Il est important de rappeler que plusieurs rencontres politiques internationales ont été tenues par le passé, avec la participation active de dirigeants aujourd’hui au pouvoir.
En 2015, à l’Île de Gorée au Sénégal, des formations de l’opposition d’alors ont participé à un séminaire soutenu par des réseaux étrangers tels que le Balai Citoyen du Sénégal ou des experts politiques venus de l’extérieur, notamment Jean-Jacques Wondo.
L’objectif de cette rencontre était déclaré : organiser la contestation du pouvoir du Président Joseph Kabila Kabange.
D’autres rencontres, tenues à Pretoria (Afrique du Sud), Jinval (France) et Nairobi (Kenya), ont également servi de cadres à la coalition entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, alliance politique devenue plus tard le cœur de l’actuelle majorité.
Aucune de ces rencontres n’a donné lieu à la moindre poursuite, arrestation, ni saisie de passeport.
Les mêmes droits, aujourd’hui niés à d’autres, avaient été pleinement reconnus hier.
IV. De la promesse d’un État de droit à la dérive autoritaire
Le Chef de l’État, dans ses engagements solennels, avait promis au peuple congolais :
l’instauration d’un État de droit,
une justice indépendante et impartiale,
la fermeture des lieux de détention illégaux et la fin des services parallèles.
Hélas, les faits démontrent le contraire : arrestations arbitraires, intimidations politiques, violences policières, et corruption systémique.
L’espace civique se rétrécit chaque jour davantage, rappelant tristement les dérives du parti unique du MPR et les pratiques d’un État centralisé autour d’un homme et d’un clan.
Le peuple congolais, qui a résisté à la dictature, à l’occupation et à l’humiliation, mérite mieux que cette régression démocratique.
V. Les violences faites aux citoyens : l’indignité nationale
L’agression subie par Madame Honorine Porsche, citoyenne allemande d’origine congolaise, battue et dénudée par des éléments de la police et de l’armée, constitue un crime moral et diplomatique.
Une telle scène, indigne d’un État moderne, porte atteinte à la dignité des femmes congolaises et ternit gravement l’image du pays.
Aucune justification ne peut être invoquée pour excuser la brutalité exercée contre une femme sans arme.
Cet acte rappelle les périodes sombres de la colonisation et de l’esclavage, où la violence était un instrument de domination et d’humiliation.
VI. Appel à la raison d’État et à la responsabilité diplomatique
Nous lançons un appel solennel à :
Son Excellence Monsieur le Président de la République, afin qu’il ordonne la fin des poursuites arbitraires et la libération de tous les citoyens arrêtés pour leurs opinions politiques ;
la communauté diplomatique, afin qu’elle encourage le retour au dialogue national et le respect des engagements internationaux de la RDC ;
la société civile et les institutions républicaines, afin qu’elles se dressent contre toute résurgence d’un État policier.
Le Congo ne doit pas être un champ d’expérimentation politique, mais une Nation souveraine, ouverte, et respectueuse du droit.
VII. Conclusion : refonder la République par la vertu et la justice
La liberté n’est pas une faveur que le pouvoir accorde, c’est un droit que le peuple détient.
La République Démocratique du Congo doit renouer avec son idéal fondateur : la liberté, la justice et la souveraineté du peuple.
Nous appelons à la fin immédiate des traques politiques et à la protection de tous les citoyens, y compris ceux qui participent au mouvement « Sauvons la RDC », car le Congo ne se sauvera que dans l’unité et non dans la répression.
L’histoire jugera sévèrement ceux qui auront préféré la peur à la vertu, la vengeance à la justice, la division à la patrie.
Fait à Kinshasa, le 21 octobre 2025
Moussa Kalema Sangolo-Zaku
Président National du Parti des Vertus Républicaines (PVR)
Membre du Bureau Politique du Front Commun pour le Congo (FCC)


