L’opposant politique congolais Seth Kikuni a été interpellé ce samedi à son arrivée à l’aéroport international de N’djili, à Kinshasa, selon plusieurs sources concordantes.
Arrivé à bord d’un vol régulier de Kenya Airways, le jeune entrepreneur et candidat malheureux à la présidentielle de 2018 aurait d’abord vu son passeport confisqué par les agents de la Direction générale des migrations (DGM) avant d’être embarqué par des hommes se présentant comme appartenant à l’Agence nationale de renseignement (ANR) et à la DEMIAP, le service de renseignements militaires.
Selon les témoins présents sur les lieux, Seth Kikuni a été conduit vers une destination inconnue. Ses collaborateurs, venus l’accueillir à l’aéroport, affirment avoir perdu tout contact avec lui dès les premières minutes suivant son interpellation.
L’ancien député Claudel André Lubaya a confirmé l’information sur X (ex-Twitter), dénonçant un acte d’« enlèvement » et une atteinte grave aux libertés publiques.
« Arrivé ce samedi à Kinshasa par le régulier de Kenya Airways, l’opposant @sethkikuni a vu son passeport confisqué par la DGM avant d’être interpellé par les agents se réclamant de l’ANR et de la DEMIAP qui l’ont emmené vers une destination inconnue », a-t-il écrit.
D’après plusieurs sources proches de l’opposition, Seth Kikuni revenait de Nairobi (Kenya), où il avait pris part à un conclave politique organisé par l’ancien président Joseph Kabila. Cette rencontre aurait réuni plusieurs leaders et délégués de la mouvance kabiliste et de l’opposition, dans le but de redéfinir une stratégie commune face au régime Tshisekedi.
Aucune communication officielle n’a pour l’instant été faite ni par la DGM, ni par l’ANR, ni par le gouvernement sur les motifs de cette interpellation.
Cette arrestation intervient dans un climat politique particulièrement tendu, marqué par une série d’interpellations de figures critiques envers le pouvoir, à quelques mois des élections locales et sénatoriales.
Les proches de Seth Kikuni exigent sa libération immédiate et sans condition, dénonçant ce qu’ils qualifient de « harcèlement politique » et d’intimidation visant à museler les voix dissidentes.


