En pleine tournée de paix dans le Grand Kasaï, le ministre délégué à la Défense nationale chargé des anciens combattants, Éliezer Ntambwe, a foulé jeudi soir le sol de Lubao, après une longue traversée depuis Kabinda, chef-lieu de la province de la Lomami. Malgré l’état dégradé de la route, son cortège a été accueilli par une marée humaine enthousiaste, dansant et chantant pour saluer l’arrivée du membre du gouvernement central.
L’esplanade du bâtiment administratif du territoire a servi de cadre à un grand meeting populaire, empreint de ferveur et d’espoir. Après les allocutions de l’administrateur du territoire et du gouverneur de province, le ministre Ntambwe a pris la parole pour délivrer le message qui motive sa tournée : la paix, l’unité et le soutien au chef de l’État Félix Tshisekedi.
«Je suis venu ici avec un message de paix et d’unité. Si nous ne nous soutenons pas, c’est une erreur. Le chef de l’État est déterminé à ramener la paix», a-t-il déclaré en langue locale, le kisonge, sous les applaudissements nourris de la foule.

Mais l’ambiance s’est faite plus grave lorsqu’il a abordé la question de l’arrestation de Constant Mutamba, son jeune frère, interpellé à Kinshasa. Visiblement ému mais ferme, Eliezer Ntambwe a appelé la population de Lubao à l’apaisement et à la lucidité face aux tentatives de manipulation politique.
«Celui qui avait nommé Mutamba ministre, c’est notre frère. Moi aussi, votre frère, j’ai été nommé ministre par la même personne. Comment peut-on tenir un discours contre nos propres frères ?», s’est-il interrogé, avant d’ajouter : « Mes frères et sœurs, ne vous laissez pas manipuler. Le chef de l’État est le président de tous les Congolais. Restons unis, car l’ennemi profite de nos divisions.»
À ses côtés, le député national Élie Tungunga, père biologique de Constant Mutamba, a appuyé le même message d’apaisement, saluant l’appel à la responsabilité lancé par le ministre.
Les habitants de Lubao ont profité de la présence du membre du gouvernement pour lui soumettre une doléance importante, notamment la prolifération des barrières militaires qui entravent la libre circulation des personnes et des biens dans le territoire. En réponse, Eliezer Ntambwe a promis d’en discuter avec le commandant de la 21e région militaire, afin d’y apporter une solution concrète.
Fidel Songo


