Dans une tribune publiée ce jeudi 9 octobre, Moussa Kalema Sangolo-Zaku, président national du Parti des Vertus Républicaines (PVR) et membre du Bureau politique du FCC, réagit au passage du chef de l’État congolais au Forum du Global Gateway à Bruxelles. L’opposant estime que Félix Tshisekedi, en se présentant comme artisan de la paix, cherche avant tout à masquer l’échec de ses politiques sécuritaires et diplomatiques, notamment dans la gestion de la crise à l’Est. Pour lui, cette intervention n’a pas été un appel à la réconciliation, mais une tentative désespérée de regagner la faveur des puissances occidentales. Moussa Kalema fustige un président en quête de survie politique, qui multiplie les revirements, ignore les initiatives africaines et place le destin du Congo sous la tutelle étrangère. Il voit dans cette attitude un signe de panique d’un régime déconnecté, discrédité et dépourvu d’ancrage national.
Ci-dessous, découvrez l’intégralité de la tribune
Félix Tshisekedi à Bruxelles : le faux pacificateur et la vraie défaite
À Bruxelles, devant un parterre de chefs d’État et de diplomates européens, le président Félix Tshisekedi a voulu rejouer la comédie du pacificateur. En vérité, c’est un homme acculé, isolé et en quête de légitimité internationale qui s’est présenté au Forum du Global Gateway.
Son discours, à la fois mielleux et contradictoire, n’aura trompé personne. Derrière les déclarations de paix et d’unité africaine se cache un aveu d’échec : l’option militaire à l’Est a échoué, l’option diplomatique a volé en éclats, et l’option judiciaire – symbolisée par la condamnation honteuse du président honoraire Joseph Kabila – a précipité le régime dans le discrédit le plus total.
Une mise en scène de survie, non un acte de paix
En se drapant dans la toge du conciliateur, Félix Tshisekedi n’a pas cherché la paix : il a cherché un répit.
Son “plaidoyer suspendu” contre le Rwanda n’est rien d’autre qu’un signal d’allégeance à Washington et Doha, où se joue désormais le sort de la RDC, loin des mécanismes africains de médiation.
Ce virage spectaculaire n’est pas diplomatique, il est tactique : gagner du temps, maquiller la déroute militaire et rassurer les partenaires étrangers inquiets d’un effondrement de l’État congolais.
Un revirement hypocrite et sans mémoire
Hier, Tshisekedi jurait qu’il “en finirait avec Kagame”, le qualifiant d’“Hitler africain”.
Aujourd’hui, il lui tend la main “pour la paix des braves”.
Hier, il enterrait la médiation angolaise de Luanda.
Aujourd’hui, il salue João Lourenço comme artisan de la paix.
Ce double langage, devenu marque de fabrique du régime, trahit la panique d’un pouvoir sans cap, sans cohérence, sans honneur.
Le désaveu de l’Afrique, l’appel à la tutelle étrangère
Les silences du discours de Bruxelles en disent long : pas un mot pour la Monusco, ignorée ; aucun hommage au Burundi, dont les soldats meurent en RDC ; ni pour Luanda, capitale du processus de paix abandonné.
Tshisekedi s’inscrit dans une logique de désafricanisation du conflit congolais, préférant placer le sort du pays sous la surveillance de Washington et du Qatar. C’est une abdication de souveraineté.
La vérité que le Congo ne doit pas taire
On ne construit pas la paix en tordant le cou à la vérité.
On ne pacifie pas un pays en criminalisant ses anciens dirigeants.
On ne restaure pas la confiance en violant la Constitution, en manipulant la justice et en sacrifiant la dignité nationale sur l’autel des applaudissements étrangers.
Ce que Bruxelles a révélé, ce n’est pas un chef d’État en mission de paix, mais un président en quête d’absolution diplomatique.
Le peuple congolais, lui, voit clair : ce n’est pas la paix qu’il prépare, c’est la fuite en avant d’un régime en décomposition.
Moussa Kalema Sangolo-Zaku
Président national du Parti des Vertus Républicaines (PVR)
Membre du Bureau politique du Front Commun pour le Congo (FCC)


