Le récent partenariat signé entre la République Démocratique du Congo et certains clubs européens prestigieux, dont l’AS Monaco et le FC Barcelone, soulève une onde de choc dans le paysage sportif et médiatique congolais. Présenté comme une opportunité historique de rayonnement international, cet accord est aussi vivement critiqué pour son coût jugé excessif, dans un pays où le sport local est laissé à l’abandon.
Un projet aux allures ambitieuses
Du côté du gouvernement, l’annonce a été faite avec enthousiasme. Ce partenariat, prévu pour durer plusieurs saisons, a pour ambition de renforcer la visibilité de la RDC sur la scène mondiale, en misant sur le sport et la culture comme leviers diplomatiques. Des campagnes de promotion autour du slogan “DRC, Heart of Africa”, des échanges entre jeunes talents congolais et clubs européens, ainsi que des formations techniques sont annoncés.
« C’est un signal fort. Le monde doit voir ce que la RDC peut offrir, non seulement en termes de talent, mais aussi de coopération culturelle », a déclaré le ministre des Sports, saluant une collaboration “gagnant-gagnant”.
Une colère qui gronde sur fond de réalités locales
Mais à mesure que les détails financiers émergent avec un budget estimé à plus de deux millions de dollars rien que pour les premières étapes la grogne monte. Beaucoup dénoncent un décalage criant entre cette dépense et les conditions précaires dans lesquelles évoluent les sportifs congolais.
« Nos stades sont en ruine, nos athlètes n’ont même pas de quoi s’entraîner correctement, et pourtant on débloque des millions pour des clubs déjà milliardaires », s’insurge un ancien footballeur devenu entraîneur dans un centre de formation à Kisangani.
La frustration est palpable, des voix s’élèvent dans la société civile, les milieux sportifs et même dans certaines instances politiques pour exiger des comptes et une transparence totale sur ce partenariat.
Un symbole des contradictions congolaises ?
Ce débat met en lumière un mal plus profond : la difficulté pour les autorités à concilier ambition internationale et gestion responsable des urgences nationales. Si l’image à l’étranger se soigne, l’intérieur du pays, lui, attend toujours des terrains dignes de ce nom, des équipements, et des politiques sportives sérieuses.
Entre ceux qui y voient une vitrine de modernité et ceux qui dénoncent un gaspillage d’argent public, le partenariat entre la RDC et les clubs européens reflète une fracture bien réelle.
La Rédaction


