Sous l’initiative du RJSSR : les étudiants de l’UPN sensibilisés sur les droits en santé sexuelle et reproductive

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Les étudiants des sciences de l’information et de la communication de l’université pédagogique nationale (UPN) ont bénéficié des connaissances sur leurs droits dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. C’était au cours d’une conférence-débat organisée ce samedi 2 novembre par le réseau des journalistes pour la santé sexuelle et reproductive (RJSSR), avec l’appui de MSI-RDC, sous le thème :« Droits en Santé Sexuelle et Reproductive : S’informer et Agir ». L’objectif précis de cette messe scientifique était d’informer et former ces futurs journalistes, hommes et femmes des médias à la maîtrise parfaite des droits communs sur la santé sexuelle et reproductive, (cfr l’article 14 du protocole de Maputo) afin qu’ils agissent de manière responsable et sans aucun risque.

Mme Bibiche Mbete, coordonnatrice de RJSSR, a justifié lors de son intervention l’importance de discuter autour de ce sujet capital avec les apprenants en journalisme et communication, en soulignant que ces derniers représentent la relève du journalisme congolais. « Nous avons voulu qu’ils identifient ce problème, le problème lié à la santé sexuelle et reproductive parce que demain ils vont parler comme nous, ils seront des journalistes, ils vont travailler comme journalistes sur terrain ».

La coordonnatrice de RJSSR a identifié les problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive comme des problèmes qui sont ignorés, des problèmes dont on ne parle pas assez, des sujets tabous et méconnus, alors qu’en réalité, dit-elle, ce sont des sujets importants qui ont des conséquences dans la vie et dans la santé des jeunes en particulier et de la population en général.

« Nous avons mis un focus sur les questions d’avortement. Beaucoup de jeunes avortent encore aujourd’hui parce qu’ils n’ont pas d’informations en matière de contraception et ils n’ont pas d’informations en ce qui concerne les avortements sécurisés. Beaucoup de jeunes meurent par suite des avortements clandestins. Nous avons voulu mettre à contribution les étudiants en communication pour qu’un jour ils soient eux aussi acteurs dans ce pays et qu’ils arrivent à contribuer par leur travail à la réduction du taux de mortalité maternelle dans le pays, au taux des décès liés notamment aux avortements à risque dans notre pays », a-t-elle expliqué.

Rappelant notamment les prescrits de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relative aux droits des femmes en Afrique notamment dans son article 14 qui fait allusion au droit à l’avortement sous certains critères, entre autres en cas d’une grossesse non viable, ou qui affecte la santé mentale de la femme, inceste, ou viole, Mme Bibiche est certaine que cette connaissance inculquée aux étudiants de l’UPN sur la santé sexuelle et reproductive va aider la communauté à avoir des comportements responsables, des décisions et des choix éclairés en vue d’éviter les comportements qui exposent leur vie et leur santé.

Deuxième à intervenir au cours de cette conférence, le Docteur Delphin Katshelewa, acteur communautaire en santé sexuelle et reproductive, a soutenu que cette initiative pédagogique qui a concerné ces futurs hommes et femmes des médias, considérés comme la porte d’entrée et pour atteindre à la fois les communautés et les décideurs en terme de communication, contribue efficacement au changement des comportements.

« C’était un échange, un partage d’informations avec les étudiants en communication pour qu’ils soient des personnes complètes et outillées pour communiquer autour de droits sur la santé sexuelle et reproductive. Aujourd’hui, l’info-démie ou les fakenews sur la santé sexuelle et reproductive font que plusieurs mœurs se sont dépravées et plusieurs droits sont bafoués… Ainsi qu’aujourd’hui, discuter avec eux devient une opportunité pour transférer les bonnes connaissances fiables édictées par le pays et par le programme en ce qui concerne la promotion de droits et santé sexuelle et reproductive, dont les luttes contre la grossesse non désirée, les avortements clandestins, en mettant au-devant l’importance de connaître le protocole de Maputo et aussi sauver les vies des jeunes filles qu’on perd chaque instant par manque d’informations », a indiqué ce personnel soignant.

Pour finir, le chef des travaux Fabrice Akalu Kange, le dernier intervenant du jour, a mis en lumière l’importance considérable de s’investir dans la communication en faveur de la santé sexuelle et reproductive pour sauver des vies. Il a conseillé ces futurs journalistes d’inclure cela dans l’exercice de leur métier au même titre que d’autres sujets dont la politique et l’économie.

« Ce qui s’observe aujourd’hui sur le champ journalistique, vous verrez que la plupart des journalistes préfèrent beaucoup plus se spécialiser sur des questions politiques ou bien sur des questions économiques. Mais il y a des questions telles que celles liées à la santé sexuelle et reproductive, qui sont des questions qui touchent directement la population. Ce sont des questions communes qui nous concernent tous. Et donc nous estimons, avec comme objectif de changer le comportement, d’avoir un impact social sur cette question au niveau de la population. C’est ainsi que nous devons de temps en temps aller à la rencontre des futurs journalistes et communicologue, leur informer sur des questions de santé sexuelle et reproductive, leur donner tous les outils nécessaires pour que demain ou après-demain lorsqu’ils seront dans le monde professionnel d’œuvrer sur des questions de santé sexuelle et reproductive », a conclu cet enseignant.

Selon Mme Bibiche Mbete, coordonnatrice de RJSSR, cette activité entre dans le cadre d’une série d’activités qui se poursuivront dans d’autres alma mater, notamment à l’université de Kinshasa et à l’Université Kongo, avec l’appui de MSI-RDC, pour sensibiliser les apprenants en journalisme en faveur de la santé sexuelle et reproductive.

Fidel Songo

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